La grève des avocats, de plus en plus suivie, continue ce mercredi en France, tandis que les négociations se poursuivent avec la chancellerie sur les modalités de la réforme contestée de l'aide juridictionnelle (AJ). Une manifestation a rassemblé de nombreux avocats à Montpellier.
Forte mobilisation des avocats dans les rues de Montpellier, ce mercredi. Environ 400 étaient présents.
Ils ont manifesté, en début d'après-midi, entre le palais de justice et la préfecture.
Reportage F3 LR : E.Jubineau et P.Trouillet
Après trois semaines de conflit, les avocats ne désarment pas. Ils étaient près de 400 venus de toute la région pour manifester leur colère. 400 sur les marches de la cour d'appel de Montpellier qui n'en peuvent plus d'attendre une vraie réforme de l'aide juridictionnelle.
Même si Christiane Taubira a promis de revoir son projet de loi, les avocats ne la croient pas. Ils redoutent toujours la réduction des indemnités qui leur sont allouées au titre de l'AJ.
Une grève nationale très suivie
Les avocats répondent à un appel à la grève générale lancé par le CNB jusqu'à ce mercredi, pour exiger de la ministre de la Justice qu'elle amende son projet de réforme de l'AJ (dispositif qui permet aux plus démunis d'avoir accès à un avocat) et surtout pour exiger une revalorisation de la rémunération des avocats qui la pratiquent.
158 barreaux sur 164 sont en grève (aucun commis d'office désigné), dont 113 sont en grève générale, c'est-à-dire en grève des audiences (les avocats sont appelés à ne plaider aucune affaire)", a-t-on appris auprès du Conseil national des barreaux (CNB), qui représente l'ensemble des avocats de France.
Après deux semaines de conflit et des concessions de Christiane Taubira, qui a notamment renoncé à demander aux avocats de participer au financement de l'AJ, les négociations ont repris lundi.
"Une nouvelle réunion s'est tenue aujourd'hui, une autre est prévue demain, avant la réunion du bureau du CNB, en fin d'après-midi, qui décidera de la suite à donner au mouvement", a-t-on indiqué au CNB, n'excluant pas une "journée justice morte" vendredi en cas d'échec des négociations.
Les discussions portent notamment sur la revalorisation de l'unité de valeur (UV) socle, unité de base du barème de rémunération actuellement de 24,20 euros, que certains représentants d'avocats voudraient voir passer à 41 euros. "On attend un compromis acceptable, à la fois sur le montant de l'UV socle et sur le nombre d'UV attribuées à chaque procédure", a-t-on indiqué au barreau de Paris.