Manifestation et grève de la faim symbolique par solidarité avec les prisonniers kurdes à Montpellier

Les Kurdes installés à Montpellier ont entamé une grève de la faim symbolique pour assurer leur soutien aux prisonniers politiques kurdes privés de liberté en Turquie. Une dizaine d'entre eux manifeste sur la place de la Comédie jusque dimanche.

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Cette manifestation est organisée alors que des centaines de détenus kurdes sont en grève de la faim en turquie. On estime à 700 le nombre de kurdes prisonniers politiques en Turquie. 

700 grèvistes de la faim en Turquie

Ce mouvement  en est ce vendredi à son 52e jour et est suivi par environ 700 prisonniers dans plus de 50 prisons pour la plupart membres du principal parti pro-kurde de Turquie, celui pour la paix et la démocratie (BDP), et des prévenus accusés de liens avec la rébellion kurde.
"La situation des grévistes se détériore de jour en jour", expilique un responsable de l'Association des Droits de l'Homme (IHD) qui a aussi fait état
de certains mauvais traitements contre les protestataires.
Le mouvement a été lancé le 12 septembre, date anniversaire du putsch militaire de 1980, par quelques dizaines de détenus accusés de collusion avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), en lutte armée depuis 1984 contre les forces d'Ankara.
Depuis, il s'est propagé rapidement à des dizaines d'établissements pénitenciers, attirant l'attention des médias et des responsables politiques.
Les protestataires ne se nourrissent que d'eau salée et sucrée et de vitamines.

Les revendications kurdes
 
Les militants kurdes réclament le droit à l'éducation en langue kurde ainsi que le droit d'utiliser leur langue maternelle dans les tribunaux, ce qui leur est refusé actuellement.
Une autre revendication concerne le chef du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné sur l'île d'Imrali (nord-ouest) depuis 1999. 
Ce dernier, considéré par beaucoup de kurdes de Turquie comme le leader historique de la cause kurde, est emprisonné à vie et les grévistes
de la faim réclament la fin de son confinement.

Le gouvernement turc sous pression

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui a durci sa position sur ce dossier après des attaques meurtrières du PKK en 2011 a néanmoins affirmé que son gouvernement était prêt à reprendre les négociations entamées en 2010 à Oslo avec le PKK. 
Le conflit kurde a fait plus de 45.000 morts depuis que le PKK a pris les armes en 1984.
En 2000, l'Etat turc avait brutalement mis fin à un mouvement de grève de la faim suivi par des centaines de détenus d'extrême-gauche, en protestation à l'introduction du régime controversé de l'isolement (prisons de type F).
Le bilan officiel de l'offensive était de 28 détenus tués.

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