L'entraîneur de Montpellier René Girard, en place depuis 2009 et qui a apporté le premier titre de champion de France à La Paillade en 2012, quittera ses fonctions en juin, a annoncé son président Louis Nicollin.
"Dans l'ensemble je suis content de son travail. Je pensais qu'on le prolongerait d'un an. Mais personne ne m'a jamais dicté mes décisions. Je ne suis pas président délégué. Ici, c'est moi qui paie, ici c'est moi qui décide. On va donc s'arrêter là", a déclaré "Loulou" Nicollin dans L'Equipe de dimanche.
Le patron - depuis 1974 - et principal actionnaire du club a préféré prendre les devants. Il n'a en effet pas apprécié les propos de son entraîneur, qui avait déclaré à la radio en février, sans précision: "Ma décision est prise. Pour moi, c'est clair". "C'est lui qui a parlé le premier, j'ai enregistré et je ne vais pas pleurer ou me mettre à genoux", réplique Nicollin dans ler quotidien sportif, indiquant ne
pas avoir choisi encore de successeur.
Désireux de garder la main dans ses choix, le dirigeant a quelque peu précipité l'annonce, alors qu'une rencontre avec Girard était prévue pour mars. Il désire ainsi se laisser le temps de choisir le successeur de l'ancien sélectionneur des Espoirs (2004-08).
Cette séparation qui se dessine pour juin semblait lancinante depuis quelques
mois déjà. Girard, que Louis Nicollin avait choisi pour succéder à Rolland Courbis en 2009, correspondait pourtant "à l'état d'esprit de la Paillade", selon la formule de son président. Seulement, la relation entre ces deux hommes à fort caractère s'est peu à peu distendue, notamment il y a deux ans pour la reconduction du contrat du coach.
Cet écart a été creusé, après l'euphorie du premier titre de champion, décroché au nez et à la barbe du PSG version qatarie, par la gueule de bois qui a suivi à l'automne 2012.
Riche expérience
Nicollin n'a pas digéré le mauvais début de saison de l'équipe (16e après neuf journées), les nombreuses demandes d'augmentation de salaires en fin de saison, l'état d'esprit affiché par son équipe à la reprise, et surtout la déception en Ligue des champions (élimination en phase de groupes).
Montpellier s'apprête à se séparer d'un entraîneur au palmarès pourtant sans égal dans l'histoire de ce club atypique. Après une première qualification pour l'Europa League et une probante 5e place (2010), une finale de la Coupe de la Ligue perdue face à l'OM (2011), le club héraultais, au modeste budget (40 ME environ), a décroché son premier titre au bout d'un long duel avec le PSG.
Qui peut désormais assumer le lourd héritage de Girard, élu meilleur entraîneur par ses pairs l'an passé? L'ami de Nicollin Jean Tigana aurait décliné la proposition, alors que les noms de Antoine Kombouaré, Frédéric Antonetti ou Jean Fernandez circulent. Le président de Montpellier, qui a souvent évoqué le nom de Raymond Domenech, l'ancien sélectionneur des Bleus (2004-2010), pourrait également se tourner vers Philippe Montanier, l'actuel entraîneur du club espagnol de la Real Sociedad (San Sébastien)
Pour sa part, Girard, 58 ans, intéressé par la succession de Francis Gillot à Bordeaux avant que ce dernier ne prolonge, va devoir trouver un club conforme àson nouveau statut, s'orienter vers le championnat anglais ou prendre une année sabbatique. Avant tout, le technicien gardois va tenter de conduire Montpellier, maintenant 6e de la Ligue 1 après 27 journées, à une troisième qualification européenne en quatre ans.