Montpellier : ouverture du procès d'un policier

Jacques Prévosto, 37 ans, est accusé d'avoir assassiné puis brûlé sa femme en 2009. Elle était policière également.

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Montpellier : Jacques Prévosto aux Assises

Le procès du policier Jacques Prévosto, 37 ans, s'est ouvert ce lundi matin devant les assises de l'Hérault à Montpellier pour l'assassinat en 2009 de son épouse Marie-Paule, 34 ans, également policière, dont le corps a été retrouvé carbonisé dans la voiture du couple.

Le procès du policier Jacques Prévosto, 37 ans, s'est ouvert ce lundi matin devant les assises de l'Hérault à Montpellier pour l'assassinat en 2009 de son épouse Marie-Paule, 34 ans, également policière, dont le corps a été retrouvé carbonisé dans la voiture du couple.

Six jurés titulaires, trois femmes et trois hommes, ainsi que trois jurés remplaçants, deux femmes et un homme, ont été tirés au sort pour ce procès dont le verdict et les réquisitions sont attendus jeudi ou vendredi.

Chemise bleue, l'accusé à l'air juvénile, défendu par deux ténors du barreau montpelliérain Luc Abratkiewicz et Jean-Marc Darrigade, a écouté le résumé des faits qu'il a contestés pendant la procédure sans broncher.

1er jour du procès

Le policier Jacques Prévosto, accusé de l'assassinat en 2009 de son épouse, Marie-Paule, également policière, a nié le crime et s'est attaché à conforter la thèse du suicide de sa femme, au premier jour de son procès devant les assises de l'Hérault à Montpellier.

"Elle portait le poids d'un traumatisme. Elle faisait des cauchemars", a affirmé le brigadier-chef, avant d'évoquer pour la première fois depuis la mort de sa femme, gardien de la paix, "une agression sexuelle" dont elle aurait été victime "quand elle était jeune", commise par un oncle au Portugal.

"Personne n'a jamais parlé de cette histoire", a rétorqué Me Iris Christol, avocate des parties-civiles, notamment des parents, abasourdis par cette assertion visant à rendre crédible le suicide et la fragilité de leur fille, hypothèse que ses amis et sa famille contestent.

"Je n'ai rien fomenté. Je n'ai pas attenté à la vie de ma femme", a martelé l'accusé à l'air juvénile malgré ses 37 ans, chemise bleue et jean. Il ne reconnaît qu'une responsabilité: "ne pas avoir vu arriver" le suicide de sa femme fragilisée par des problèmes au travail après une opération du canal carpien.

Jacques Prévosto, policier "par vocation", a-t-il dit, a regretté ensuite "être tombé dans le piège d'une aventure extra-conjugale" avec une collègue de travail.

Ce qui ne l'empêche d'écorner l'image de sa femme: "Je crois qu'elle a eu aussi une liaison avant la naissance d'Antoine", leur deuxième enfant.

Avant la fin tragique de Marie-Paule, le 5 juillet 2009, la romance entre cet homme issu d'un milieu aisé et "désespérément normal", selon la formule du président Régis Cayrol, avait pourtant été belle. Ils s'étaient aimés sur les bancs de l'école de police à Sens en 1997 et mariés en 2000.

"Avec elle, c'était le bonheur!", a lancé Jacques Prévosto. Pourtant le couple, au sein duquel il "n'y avait pas beaucoup de tendresse", selon la mère du policier, avait été plusieurs fois au bord de la rupture et connaissait de gros soucis financiers avec un montant record de dettes: 644.000 euros.

Et si l'idée de séparation a traversé l'esprit de Mme Prévosto qui a informé la mère de l'accusé quelques jours avant son décès qu'elle allait "mettre son fils dehors", aucune procédure de divorce n'a été déposée. D'ailleurs pour l'accusé, il n'en était pas question: "Je n'en voulais pas pour les enfants".

Selon lui, la découverte par sa femme de sa relation extra-conjugale les aurait même "rapprochés". Et s'il concède une "perte de la passion", il l'attribue aux contraintes de son travail, à ses horaires décalés.

Les réquisitions et verdict sont attendus vendredi.

Retour sur les faits

Les faits remontent au 5 juillet 2009. Ce soir-là, vers 22h15, M. Prévosto appelle les secours. Le brigadier-chef, très bien noté à l'époque, affirme que son véhicule a pris feu avec son épouse à l'intérieur, sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute A75 en direction de Pézenas.

A l'arrivée des secours, Mme Prévosto est décédée. Mais immédiatement, plusieurs éléments matériels ainsi que "le comportement du mari étrangement passif et froid" aux yeux des sauveteurs, selon l'acte d'accusation, amènent les gendarmes à s'interroger sur la pertinence de l'hypothèse de l'accident.

Face aux enquêteurs, M. Prévosto, mari infidèle, va alors donner plusieurs versions des événements de la journée. Mais la mort est la conséquence d'un suicide avec absorption de médicaments et auto-étranglement, affirme-t-il, reconnaissant avoir incendié le corps de son épouse pour cacher le suicide.

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