Montpellier : le rassemblement en solidarité avec la Palestine prévu à 15h00

Contrairement à la manifestation parisienne interdite, le rassemblement  contre l'offensive israélienne à Gaza aura bien lieu cet après-midi à Montpellier.
La semaine dernière, la manif avait rassemblé un millier de personnes dans la préfecture de l'Hérault.


Ici, le rassemblement n'a pas été interdit. Il devrait se dérouler normalement, comme à Lyon ou à Marseille. L'interdiction de manifester ne vise que Paris et Sarcelles, dans le Val-d'Oise, suite aux heurts survenus dimanche dernier devant deux synagogues parisiennes.

La double protestation de la manifestation montpelliéraine

Comme tous les rassemblements, celui de Montpellier est avant tout une prostestation contre l'offensive terrestre de l'armée israélienne à Gaza. Mais certains manifestants, dont le comité BDS (Boycott désinvestissement Sanction) vont plus loin. D'une part ils demandent la suppression de "la Journée de Jérusalem" qu'ils qualifient de sioniste, d'autre part ils demandent la supression du jumelage de Montpellier avec Tibériade, "dont les casernes contribuent à la colonisation du plateau du Golan, territoire syrien occupé par Israël depuis 67". 
Demande à laquelle le maire, Philippe Saurel, a répondu que Montpellier est aussi jumelée à Bethléem, en Palestine. Concernant la journée de Jérusalem, le maire de Montpellier estime qu'elle continuerait au même titre que salles accordées à l'occasion de l'Aïd el Kébir.


Des manifestations dans toute l'Europe

A Londres, les organisateurs espèrent réunir 20.000 personnes en provenance de plusieurs villes du pays devant le 10, Downing Street à partir de 11H00 ce samedi.
Les autorités belges craignent aussi des manifestations non autorisées à Bruxelles où un appel a été lancé via Facebook pour se rassembler à 12H00 et à Anvers..
En France, la décision d'interdire les manifestations de soutien aux Palestiniens, prévues ce week-end à Paris et à Sarcelles suscite la colère d'organisateurs qui ont saisi la justice pour obtenir gain de cause. En vain.

«Il ne peut pas y avoir d'importation du conflit en France, il ne peut pas y avoir des manifestations qui se font face et des risques pour l'ordre public». Le président François Hollande a justifié ce vendredi du Niger l'interdiction d'une manifestation propalestinienne prévue samedi à Paris.


La décision a été prise par la préfecture de police de Paris  après les violences survenues dimanche dernier lors d'un événement similaire.
Pour la préfecture de Police de Paris à l'origine de cette décision, les conditions pour que le rassemblement «se déroule en toute sécurité ne sont aujourd'hui pas réunies». «Au vu des risques graves de trouble à l'ordre public qu'engendrerait sa tenue dans un contexte de tension accrue, le préfet de police a décidé d'interdire la manifestation prévue entre Barbès et la place de l'Opéra». Dimanche dernier, des incidents avaient éclaté devant deux synagogues parisiennes, rue de la Roquette et rue des Tournelles, à la fin d'une manifestation propalestinienne ayant rassemblé 7000 personnes, d'après les chiffres de la police. Des CRS ont dû intervenir pour mettre fin aux heurts entre certains manifestants et des membres de la communauté juive, dont de jeunes militants de la Ligue de défense juive et du Betar, parti extrémiste interdit même en Israël. Les deux camps s'accusent mutuellement de provocations. Un autre défilé de soutien aux Palestiniens, prévu dimanche devant la gare de Garges-Sarcelles et un rassemblement pro-israélien organisé simultanément au même endroit par la Ligue de défense juive ont d'ailleurs aussi été interdits.

Une interdiction contestée 

Les organisateurs de la manifestation prévue à Paris ont dénoncé une décision «qui s'oppose à une liberté fondamentale» Une interdiction jugée «abusive et disproportionnée». Contrairement à ce qui s'était passé pour la Manif pour Tous, les organisateurs regrettent de n'avoir pas eu l'occasion de discuter d'une possible modification du parcours de la manifestation. Ils  ont introduit un référé liberté (recours en urgence) devant la justice administrative, dans l'espoir de pouvoir maintenir la manifestation. Mais le tribunal a confirmé l'interdiction vendredi soir.

De son côté, le Nouveau parti anticapitaliste  «indigné de cette interdiction», a appelé à «se rassembler» quand même samedi. Dans un communiqué, le parti estime que «cette décision scandaleuse, qui repose sur le prétendu risque de 'troubles à l'ordre public', est une atteinte grave aux droits démocratiques et à la liberté de manifester». Il rappelle qu'«aux 4 coins du monde, des manifestations d'opposition à l'opération meurtrière en cours à Gaza sont organisées. La France est le seul pays à les interdire».

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a elle aussi déploré l'interdiction du rassemblement parisien, qui constitue selon elle «une entrave manifeste à une liberté constitutionnelle et un déni de la réalité».

«Le seul camp que la France doit choisir, c'est celui de la paix. Aujourd'hui, nous refusons la décision trop hâtive du ministère de l'Intérieur et appelons le gouvernement français à lever rapidement cette interdiction de manifester», ont pour leur part écrit dans un communiqué les députés PS Alexis Bachelay, Yann Galut, Razzy Hammadi, Mathieu Hanotin, Pascal Cherki et Philippe Doucet.




Cette semaine, partis politiques, syndicats et organisations propalestiniennes ont déjà défilé dans plusieurs grandes villes de France en soutien au peuple palestinien de Gaza. Et que la manifestation soit autorisée ou non, ses organisateurs s'attendent à ce que «des centaines ou des milliers de personnes affluent vers Barbès» samedi. D'autres manifestations sont organisées samedi à Lille, Nantes, Lyon, Saint-Etienne et Marseille .

Vendredi soir déjà, une centaine de manifestants se sont rassemblés sur la Grand'Place de Lille, scandant notamment «Occuper est un crime, résister est un droit». A Toulouse, près de 150 personnes se sont rassemblées à l'appel du PCF, brandissant des banderoles «Arrêt des bombardements» ainsi que des drapeaux des différentes composantes du Front de Gauche. «Israël assassin» se sont écriés les quelque 350 participants à une manifestation niçoise. Un autre rassemblement prévue samedi dans cette ville, organisé via des réseaux sociaux sans déclaration préalable, a été interdit vendredi soir par la préfecture des Alpes-Maritimes.
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