Lhoussain Oulkouch a été condamné jeudi à six ans de réclusion criminelle et 5 ans d'annulation de permis par le tribunal correctionnel de Montpellier. Cet homme de 34 ans avait tué la jeune Charlotte Landais il y a un an alors qu'il conduisait ivre, drogué et sans permis.
Le procureur de la république avait requis huit ans de détention. La condamnation est donc plus clémente.
Le trentenaire, qui roulait sans permis, comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire avec plusieurs circonstances aggravantes -délit de fuite, excès de vitesse, alcool, cannabis, cocaïne, permis invalidé, défaut d'assurance- pour avoir fauché le 22 décembre 2012 à Montpellier
Charlotte Landais, une étudiante en pharmacie âgée de 18 ans.
Jeudi dans la matinée, environ 150 personnes, dont des membres de la famille de la victime, avaient répondu à l'appel de l'association "Charlotte Mathieu Adam" à manifester dans le centre ville de Montpellier, pour réclamer que les auteurs de délit de cette ampleur puissent être poursuivis devant une cour d'assises.
Les juges n'ont cependant pas suivi la demande de l'avocat des parties civiles, Maitre Jean-Robert Phung, qui les invitait ainsi à se déclarer incompétents au profit de la juridiction criminelle.
Maitree Phung avait demandé la requalification criminelle des faits en "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec arme par destination" (le véhicule). "Les parents de Charlotte ne viennent pas demander la criminalisation, ils veulent l'application de la loi. Ils ne veulent plus entendre parler d'accident de la circulation. Celui qui a tué leur fille n'est pas un délinquant de la route, mais un criminel", a plaidé Maitre Phung. Il a précisé que le chauffard avait "accumulé des actes volontaires" en consommant "quinze à vingt verres d'alcool" et en prenant du cannabis et de la cocaïne avant de prendre le volant.
"Vous n'êtes pas là pour changer la loi, c'est au législateur de le faire, mais vous devez strictement l'appliquer", a dit l'avocat, affirmant qu'en la matière, il ne pouvait plus s'agir "d'un homicide involontaire".
Les parents de la victime ont refusé les "regrets" et les "excuses" du prévenu, qui non seulement a pris la fuite mais, comme un "lâche, a mis un mois à avouer, après avoir essayé de faire accuser son ami d'enfance", a encore dit l'avocat.
"J'ai honte de moi, je n'ai pas le courage de regarder vers les parents, je m'excuse pour tout le mal que je fais", a déclaré jeudi le prévenu. Son avocat, Maitre Cyril Malgras, a affirmé que les excuses de son client étaient "sincères". "Qu'il soit condamné par un tribunal correctionnel ou par une cour d'assises ne changera pas le quantum de la peine. Des coups mortels (devant une instance criminelle), c'est huit ans de prison", a affirmé l'avocat de la défense.
Les parents de Charlotte, eux, poursuivent leur combat et comptent faire appel de ce jugement.