Nixon, Kennedy et Napoléon sont en vedette cette année au Festival de Radio France et Montpellier avec un cycle "Musique et pouvoir" riche de plusieurs oeuvres étonnantes. Le festival se déroulera entre le 11 et le 25 juillet.
La messe ("Mass") de Leonard Bernstein, hommage musical à John Kennedy et commande de Jacky Onassis à l'occasion de l'ouverture du Kennedy Center en 1971, donnera le coup d'envoi de l'édition. L'oeuvre qui mêle pop, jazz, gospel, classique et électroacoustique avait été jugée subversive, au point que le président Nixon refusa d'y assister.
Un critique du New York Times l'avait comparée au "plus grand méli mélo de styles depuis la recette du steak frit au beurre de cacahuète et à la sauce aux marshmallows".
Des extraits de l'opéra de John Adams "Nixon in China" et "Lincoln, portrait pour récitant et orchestre" de Aaron Copland complèteront cette exploration musicale de la présidence américaine.
La figure de Napoléon va pour sa part traverser toute la programmation. L'orchestre national Montpellier donnera l'opéra rarement joué de Giordano "Madame Sans-Gêne", dans lequel l'empereur est un personnage d'opéra.
"La Vivandière", un opéra "allègre" de Benjamin Godard totalement oublié, sera interprété notamment par la mezzo Nora Gubisch. Il met en scène une histoire d'amour sur fond d'insurrection vendéenne pendant la révolution.
Admirateur déçu de Napoléon, Beethoven lui dédia sa 3ème symphonie dite "Héroïque", avant de se raviser et de déchirer sa dédicace. Elle sera donnée le 21 juillet par l'Orchestre National de France avec Bertrand Haitink. Le 18 juillet, une journée exceptionnelle "Orchestre National" sera diffusée en direct sur France Musique.
"Impossible de détailler les 200 concerts, à 90% gratuits" du festival, a souligné lors de la présentation son président Jean-Pierre Le Pavec, directeur de la Musique de Radio France. Les orchestres et choeurs de Radio France seront évidemment à l'honneur, et tous les concerts du soir seront diffusés, en direct ou en différé sur France Musique.
Près de 130.000 personnes assistent aux concerts à Montpellier et dans sa région, un succès populaire qui vaut au Festival le maintien de son budget (3,9 millions d'euros dont 2 M apportés par la région).