L'avocate du club MAHB Michèle Tisseyre, a évoqué les sanctions que pourraient prendre le club à l'encontre des cinq joueurs impliqués dans l'affaire des paris truqués et des licenciements ne sont pas exclus.
La rupture se précise entre le club de handball de Montpellier (MAHB), qui craint de plus en plus pour son avenir, et ses cinq joueurs mis en
examen pour escroquerie dans l'affaire de soupçons de match truqué, l'avocate du MAHB jugeant "vraisemblable" des licenciements.
"Le pari, c'est un manquement grave aux règles du contrat de travail, encore plus quand on parie contre son club (...) Cela peut justifier des sanctions qui peuvent aller jusqu'au licenciement", a déclaré au cours d'une conférence de presse l'avocate du Montpellier Agglomération Handball (MAHB), Me Michèle
Tisseyre, rappelant que la loi interdisait aux joueurs mais aussi à leurs proches de parier sur les matches de leur sport.
Interrogée sur la probabilité que le club se sépare de certains joueurs, elle a répondu: "C'est vraisemblable, ce sera au cas par cas", jugeant nécessaire d'entendre les "explications", voire "les excuses" des joueurs, et surtout de respecter "le droit du travail".
Le problème pour le MAHB, c'est que l'icône du handball français Nikola Karabatic, Luka Karabatic, Primoz Prost, Dragan Gajic et Issam Tej ont été placés sous le régime d'un contrôle judiciaire qui leur interdit tout contact avec le club. Ils ne peuvent donc être entendus et par conséquent sanctionnés.
"Il n'y aucune lettre de licenciement de prête", a assuré Me Tisseyre, qui ne s'est pas prononcée sur les soupçons de match truqué. "Ce n'est pas à nous de répondre", a dit la bâtonnière, soulignant que pour le club il était "légitime de se poser des questions sur l'existence des paris".
Mardi, la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Montpellier doit étudier l'appel interjeté par les avocats des joueurs concernant ce contrôle
judiciaire et pourrait rendre sa décision sous 48 heures.
Selon une source proche du dossier, ce contrôle a été décidé car les joueurs ont refusé de s'expliquer devant le juge, sur les conseils de leurs avocats.
"On aurait apprécié que les joueurs aient la jugeote de venir s'expliquer avec leur entraîneur ou avec leurs dirigeants avant que la police n'intervienne", a
aussi regretté Me Tisseyre.
Depuis début octobre, les cinq joueurs ont "des certificats médicaux de médecins qui soulignent qu'ils ont subi un choc" après l'interpellation et la garde à vue, suite au match joué à Paris contre le PSG le 30 septembre, mais l'interdiction pour les joueurs de contacter le club "ne peut durer", même si l'enquête est longue, a encore estimé l'avocate.
Pour le club aux 14 titres de champion de France et 7,5 millions d'euros de budget, la situation presse d'autant plus que l'avenir est en train de s'assombrir. Si les collectivités territoriales ont réaffirmé leur engagement, un important partenaire privé a fait part de ses doutes pour la saison prochaine.
Côté joueurs, après le couac de Me Eric Dupont-Moretti, qui avait affirmé que les frères Karabatic "(avaient) parié mais pas triché", 24 heures avant que le
champion olympique Nikola Karabatic ne dise au juge ne pas avoir parié, la défense s'est organisée.
Vendredi, les défenseurs de Jennifer Priez, la compagne de Luka Karabatic, ont ainsi déposé une plainte pour violation du secret de l'instruction et recel, assortie d'une demande de dépaysement. Primoz Prost va également déposer plainte "dans les
tous prochains jours pour violation du secret de l'instruction", selon son avocat, Me Loïc Guérin.
Leurs plaintes visent des écoutes téléphoniques auxquelles une radio a eu accès alors que les avocats n'en avaient pas eu connaissance.
Jennifer Priez et Géraldine Pillet, la compagne de Nikola Karabatic, ont également fait appel des conditions de leur contrôle judiciaire portant sur le montant de la caution, soit respectivement 13.000 euros et 4.400 euros.