Une union de la gauche dès le premier tour. A Montpellier, Jean-Pierre Moure continue à ratisser large. Après avoir associé les Verts, le candidat socialiste fait alliance avec des membres du Parti communiste. Au grand dam des militants qui avaient plébiscité un accord avec le Front de gauche.
Les communistes montpelliérains devaient partir à l'assaut de la mairie avec le Front de gauche. La décision était quasi unanime : 98% de la section locale a voté pour un accord dans ce sens dès novembre dernier.
Mais le candidat socialiste, Jean-Pierre Moure, semble décidément posséder un pouvoir d'attraction irrésistible. Six responsables du PCF, dont le secrétaire départemental de l'Hérault, Michel Passet, rejoignent aujourd'hui la liste de l'actuel président de l'Agglo.
Cet accord surprise avec le PS devrait se traduire par la présence en position éligible sur la liste de Jean-Pierre Moure d'au moins six communistes, alors qu'actuellement cinq communistes sont membres du conseil municipal.
Sans complexe, les nouveaux co-listiers justifient leur choix par un critère d'utilité.
"Depuis 1977 et l'élection de Georges Frêche, les communistes participent à la construction de la ville. On y a été utiles et nous voulons continuer à travailler", a expliqué Michel Passet. Le secrétaire départemental de l'Hérault affirme "assumer" sa position malgré le vote de la base.
De son côté, la section montpelliéraine du PCF indique que "Michel Passet et quelques autres candidats sont donc privés de toute représentativité". Elle en appelle aux instances du parti et refuse aux nouveaux ralliés l'utilisation de l'étiquette Parti communiste.
Le Front de gauche a, quant à lui, fait part de sa surprise dans un communiqué : "Nous tenons à rappeler que le PCF est uni avec le Front de gauche pour porter l'alternative politique à Montpellier".
Lors de leur conférence de presse commune, ce mercredi, Jean-Pierre Moure et Michel Passet ont refusé de dévoiler les détails de leur accord "qui n'est pas écrit". Les discussions auraient porté sur cinq points, dont la fiscalité, le logement et la décentralisation.
Rappelons qu'avant ce rapprochement avec des membres du PCF, le candidat socialiste à la mairie de Montpellier avait déjà passé un accord de liste commune avec Mustapha Majdoul, d'abord désigné candidat Europe Écologie-Les Verts (EELV) par un vote des militants.
Un accord qui là encore ne satisfait pas la base, les militants écologistes souhaitant, au départ, présenter au premier tour, une liste autonome.
Pour le Parti socialiste, c'est le grand chelem. Jean-Pierre Moure s'engage dans la bataille des municipales avec une liste d'union historique. En tout cas sur la forme. Reste à savoir si les électeurs proches des Verts comme des communistes suivront les consignes de vote des militants ou des têtes d'affiche.
Reportage : Valérie Luxey et Franck Detranchant