Philippe Saurel a été élu, samedi matin, 61e maire de Montpellier. Il a obtenu 45 bulletins en sa faveur sur les 65 exprimés.
Le premier conseil municipal de Montpellier a eu lieu en direct sur internet, ce samedi matin.
L'ordre du jour : élection du maire et élection des adjoints : 65 sièges dont 45 pour la liste P.Saurel, 9 pour JP Moure, 8 pour J.Domergue et 3 pour F.Jamet.
Sur les 65 conseillers municipaux, 45 ont voté pour lui, 3 pour la conseillère municipale FN, France Jamet, la seule à s'être présentée contre lui et 17 bulletins ont été nuls.
Le dissident socialiste Philippe Saurel, 56 ans, chirurgien-dentiste de profession, a donc été élu maire de Montpellier, capitale du Languedoc-Roussillon et 7e ville de France (265.000 habitants), ce samedi lors du conseil municipal d'investiture.
Il succède ainsi à Hélène Mandroux (PS), maire depuis 2004.
Le reportage de Florent Hertmann et Franck Detranchant :
Le feuilleton de la campagne.
##fr3r_https_disabled##
"La tâche est exaltante", a déclaré M. Saurel, après avoir serré la main de chacun des conseillers, réservant une accolade particulière à Mme Mandroux, qui lui avait apporté un soutien inattendu entre les deux tours.
"Au travers de cette campagne, qui est un exemple pour tout le pays, nous avons proposé une autre façon de faire de la politique, avec une liste divers gauche, écologiste mais avant tout citoyenne", a déclaré Philippe Saurel, exclu fin 2013 du PS après avoir maintenu sa candidature malgré l'investiture par les militants PS du président de l'Agglomération, Jean-Pierre Moure. "Nous avons mené ce combat avec subtilité et intelligence. Quand on n'a pas la force, il faut avoir les idées", a-t-il dit.
Revenant sur ce combat électoral, qui s'est déroulé sur fond de guerre de succession post-Georges Frêche (maire de Montpellier de 1977 à 2004, décédé en octobre 2010), Philippe Saurel a insisté sur l'ampleur de sa victoire:
"Nous avons gagné les élections municipales avec un score qui ne mérite aucune remarque. Je ne pensais pas moi-même que le différentiel soit aussi important. Dans mes rêves les plus fous, je pensais obtenir 3 ou 4 points d'avance. Là, plus de 10 points... les Montpelliérains m'ont demandé de gouverner. Je vais gouverner.".
Répétant le mot "passion", il a proposé deux axes "fondamentaux" pour son action à venir : "la démocratie locale", avec des conseils de quartiers dotés de vrais budgets, et l'importance de "retisser les liens avec les intercommunalités voisines".
"La tâche est exaltante", a conclu M. Saurel, qui se pose en successeur de Frêche.
"Certains ont critiqué le manque d'expérience de notre liste. Mais en 1977, lors de sa première élection, Frêche avait-il des députés, des conseillers généraux, des grands pontes du parti dans sa liste? Certainement pas! Il avait pris des gens qui avaient envie de se lever tôt, et de se coucher tard, avec l'envie d'agir pour le bien public."
Soucieux de "faire mieux avec moins" (allusion à la baisse en cours et à venir des dotations de l'Etat), Philippe Saurel, qui brigue à présent la présidence de la communauté d'agglomération de Montpellier, a décidé d'abaisser symboliquement de 25 à 20 le nombre de ses adjoints.
Le 30 mars, il avait créé la surprise en remportant largement l'élection, avec 37,54% des voix, devant le candidat PS, Jean-Pierre Moure (27,40%), pourtant favori des sondages, Jacques Domergue, (UMP, 25,88%) et France Jamet (FN, 9,18%).