Lors de cette nouvelle journée consacrée à la défense des prévenus, leurs avocats se sont évertués à démontrer que le dossier de l'instruction est léger et qu'il n'y a pas d'éléments prouvant l'entente préalable des joueurs et le truquage du match.
Me Luc Abratkiewicz, le défenseur de Mladen Bojinovic a lancé une charge sévère contre le procureur Desjardins et son prédécesseur Brice Robin aujourd'hui en poste à Marseille.
Cette escroquerie n'existe que dans le fantasme d'un procureur qui depuis est parti."
Parmi les reproches faits au magistrat, une conférence de presse juste après les interpellations, et, selon les avocats, une mise en cause nominative des joueurs.
"Si vous reprenez chacun des éléments, aucun n’est répréhensible en soi. Ils ne sont pas constitutifs d’une manœuvre frauduleuse." a martelé Me Luc Abratkiewicz.
"Vous n’avez pas le droit d’avoir de conviction, vous devez avoir des certitudes." a affirmé l'avocat de Bojinovic considéré par l'accusation comme le pivot de la tricherie.
Me Virginie Delhaye-Carenco, avocate de Giuseppe Palumbo, est allée dans le même sens en déclarant que "les éléments qui constituent l’infraction ne sont pas réunis."
Pour Me Gilles Gauer, avocat d'Enzo Di Guardo, "le fait de parier ne peut pas constituer une escroquerie (...) M. le procureur, vous avez qualifié l’aberration, vous n’avez pas caractérisé l’escroquerie." a poursuivi Me Gilles Gauer.
Des thèses et des hypothèses, tout le monde peut en faire, mais ce n'est pas avec cela qu'on bâtit une accusation." a pour sa part déclaré Me Loïc Guérin, avocat de Primoz Prost.
L’audience reprendra demain avec les plaidoiries des avocats des frères Karabatic et de leurs compagnes. Ils n'étaient d'ailleurs pas présents au procès ce mercredi pour la deuxième journée consécutive.