Les deux compagnes des frères Karabatic Géraldine Pillet et Jennifer Priez reconnaissent les paris engagés le 12 mai 2012. "J'ai fait ça pour mon compagnon" dit Jennifer. "J'étais attiré par les gains" dit Géraldine. Les deux jeunes femmes ont affronté le tribunal avec beaucoup d'assurance.
Jennifer Priez s'avance. Queue de cheval, lunettes et chemise blanche. Elle est assistée de Me Corbier.
"J'ai perdu mon poste à la télévision depuis cette affaire" explique la jeune femme qui a reconnu avoir parié à Paris. elle animait une émission sur NRJ 12.
Elle explique avoir suivi la demande de son compagnon qu'elle aime "plus que tout au monde".
"Et vous avez joué pour 4 500 euros sans rien comprendre ? s'étonne le président."Je nage là dedans. Je ne sais pas comment cela marche. Je n'ai rien compris à ce qui s'est dit à l'audience ce matin. Je ne sais pas jouer" confie la compagne de Luka.
"Il me semble avoir demandé l'aide du buraliste."
"J'ai joué pour Luka comme j'aurais pu jouer pour moi".
Le président fait remarquer que Luka Karabatic joue en même temps ailleurs chez un autre détaillant.
"Je ne sais pas pourquoi c'est un expert du handball. Peut-être pour une question de montant ! Jennifer Priez est agacée.
Jennifer explique qu'elle voulait rassurer sa mère. Elle fait état d'une conversation téléphonique.Jennifer Priez maintient sa déclaration faite au moment de son arrestation devant les policiers : "Y a pas mort d'homme, ce n'est pas grave, ce n'est que la FDJ"
"Pourquoi dire ce n'est que la FDJ ?" demande le président
Je ne vois pas où vous voulez en venir" réplique avec une grande assurance Jennifer Priez
Jennifer Priez reconnaît que c'est un pari bête et stupide et qu'elle ne le referait pas..
"Encore une fois j'étais avec un compagnon, j'ai parié pour lui. Point final."
Géraldine Pillet se lève à son tour
Géraldine Pillet, jean et chemise blanche, cheveux défaits, se présente devant le tribunal très à l'aise. Elle reconnaît avoir parié 1 500 euros à Montpellier le 12 mai 2012.
Elle a quitté son travail dans un hôtel parisie,n la veille. Elle a pris avec elle ses économies qui proviennent de pourboires ou de cachets lors de séances photos.
Elle parie ce jour-là parce qu'elle l'a décidé. " 1 000 euros ce n'est pas une grosse somme".
Géraldine Pillet assure que Nikola Karabatic ne sait pas qu'elle pariera. Et que son compagnon qu'elle connaît depuis un an et demi s'y serait opposé."J'avais déjà eu l'intention de parier une autre fois".
La jeune femme précise au procureur qu'elle possède plusieurs autres économies sur différents compte.
La jeune femme précise plus tard qu'elle ne se souvient en rien des conversations téléphoniques passées avec d'autres joueurs de l'équipe de Montpellier."Heureusement. je ne suis jamais à découvert"précise-t-elle avec vivacité.
"J'ai joué. j'ai suivi mon beau-frère. Denis jouait à 10 h 00."
Pendant toute son audition Nikola karabatic ne la quitte pas des yeux.
Peur de rien
La jeune femme qui n'a pas froid aux yeux interpellera à un moment à Patrick Desjardins en ces termes "Monsieur le procureur savez-vous ce que c'est qu'une chambre de bonne ?". Elle explique au tribunal qu'elle vit à l'époque dans un petit studio et qu'il n'est pas question que Luka subvienne à ses besoins.Insolence ou insouciance les deux compagnes des frères Karabatic donnent l'impression de n'avoir peur de rien. Et on se demande même si elle savent qu'elle déposent leur parole devant un tribunal ce 16 juin 2015.
L'audition des compagnes des frères Karabatic
reportage de Sandrine Navas et Enrique Garibaldi