Le Refuge à Montpellier : une association pionnière pour jeunes gays en détresse

 Le Refuge accueille des jeunes majeurs victimes d'homophobie, en rupture familiale et souvent passés par la rue, leur proposant un hébergement temporaire et un accompagnement en vue de leur réinsertion. Depuis 2003, plus de 2.300 personnes ont bénéficié de cette structure à Montpellier.

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Le Refuge est la seule association de lutte contre l'homophobie reconnue d'utilité publique, qui organise aussi des interventions de sensibilisation
en milieu scolaire et bientôt carcéral, ainsi qu'auprès des travailleurs sociaux. Agés de 16 à 25 ans, il s'agit souvent de jeunes de milieux modestes, et beaucoup sont issus de familles pratiquantes.

En situation d'isolement du fait de leur orientation sexuelle, ils ont pour la plupart galéré, passant d'hôtels en foyers ou en centres d'hébergement d'urgence. Leur mal-être peut se traduire par des pratiques à risque, des pensées suicidaires, des dépendances (toxicomanie, alcoolisme), un processus d'autodestruction (scarifications) ou une prostitution de survie. Outre une ligne d'écoute ouverte 24 heures sur 24 (06.31.59.69.50), Le Refuge propose un accueil de jour dans ses locaux et des places d'hébergement pour les cas d'urgence.

"L'accompagnement est social, psychologique et éducatif", à travers des ateliers de recherche de formation et d'emploi, explique Thierry Kssis, délégué régional à Marseille. Au total, 56 jeunes sont logés dans des appartements-relais à Montpellier, Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Lille et Saint-Denis-de-la-Réunion.  Comme Krystal, transsexuelle, accueillie en novembre 2010 après avoir "grandi dans un milieu de prostitution et de drogue". Aujourd'hui elle vit dans son propre appartement, cherche un travail et consacre plusieurs heures par semaine à l'association en tant que bénévole.




A l'issue de leur séjour au Refuge, d'une durée moyenne de six mois, 22% retournent au sein de leur famille et 24% trouvent un logement autonome. En revanche, plus de 40% abandonnent l'aventure et se retrouvent à la rue ou hébergés chez un tiers, selon le dernier rapport d'activités. Actuellement les sollicitations sont nombreuses et la liste d'attente est longue, dans le "climat ambiant de forte montée de l'homophobie", déplore le président
Nicolas Noguier.

"On pensait que ça allait se tasser avec le vote de la loi" du 17 mai 2013, ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, mais "les appels ont continué au même rythme pendant l'été", d'ordinaire plus calme, s'inquiète-t-il. "Pour répondre à cette forte demande, nous hébergeons des jeunes en hôtel, ce qui revient extrêmement cher, et les antennes qui font essentiellement du suivi et pas d'hébergement, sauf l'hiver (à Bordeaux, Perpignan, Narbonne, Avignon et Bastia), sont mobilisées", précise M. Kssis.

Le Refuge a également dû examiner au mois d'août 21 dossiers de demande d'accompagnement juridique pour des affaires d'homophobie, familiale, dans le travail ou de voisinage, contre 5 ou 6 par mois habituellement.

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