Des ripoux au commissariat de police de Montpellier ?

Un correspondant anonyme, se présentant comme un policier, a adressé une lettre au procureur de la République à Montpellier dans laquelle il dénonce les agissements de certains de ses collègues, a révélé mercredi, l'hebdomadaire satirique local l'Agglorieuse.

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Interrogé mercredi après-midi, par France 3 Languedoc-Roussillon, le procureur de la République Christophe Barret a confirmé avoir reçu ce courrier signé "M. X, fonctionnaire de police au commissariat central de Montpellier" mais a refusé de faire le moindre commentaire. Précisant que cette lettre anonyme "sera traitée comme n'importe quelle autre lettre de dénonciation, ni plus, ni moins". L'info a été révélée par l'Agglorieuse.

Dans cette lettre dont l'AFP s'est procuré une copie, son auteur justifie son anonymat pour "des raisons de sécurité". Il cite certains noms de fonctionnaires de différents services, de la voie publique ou du Service régional de police judiciaire (SRPJ).

Des policiers ripoux au commissariat de Montpellier ?

Selon l'auteur, des policiers quitteraient un hypermarché de la ville par "une sortie dérobée" avec des caddies remplis d'alcool grâce à la complicité d'un chef des agents de sécurité. Des produits électroménagers seraient en outre "reçus en cadeau".
Le correspondant anonyme fait aussi état d'un policier qui "tire des ressources substantielles d'une grande partie des prostituées montpelliéraines".
Il cite encore la destruction d'un dossier par un policier qui a permis à un artisan d'échapper à des poursuites, en échange de 3.000 euros de champagne et 1.000 euros de bouquets de fleurs de "récompense".
Il parle enfin "d'extorsions de fonds auprès d'établissements de nuit" effectuées par un gradé, de repas offerts par des restaurateurs à un autre, ou "de passe-droits" pour "les amis du commissariat" sur les permis de conduire.

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"Cette démarche anonyme n'a rien à voir avec un quelconque règlement de compte interne au service", affirme l'auteur de la lettre, même si parfois le style laisse penser le contraire.


"Ce sont des faits bien imprécis mais graves. Il appartient au procureur de la République de déclencher une enquête à laquelle la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) apportera toute sa contribution en toute loyauté", a réagi le patron de la police départementale Jean-Michel Porez.
"S'il était avéré que ce ne sont que des rumeurs sans fondement avec la volonté de jeter le discrédit sur la police nationale, la DDSP se réserve le droit de déposer plainte pour dénonciation calomnieuse et engager toute procédure administrative adaptée puisqu'il s'agit d'un policier", a-t-il ajouté.

Ce genre de dénonciation peut aussi déclencher une enquête interne.

"Si c’est avéré, ce policier doit aller jusqu’au bout sans garder l’anonymat" dit un responsable syndical

Pour le délégué régional Unité SGP Police-FO Bruno Bartocetti, il faut "être excessivement prudent". "On a pu voir de nombreuses affaires se dégonfler comme celle de la BAC de Marseille où il y avait d'abord 30 policiers et seulement 2 ou 3 à la fin" (ndr, allusion aux actes délectueux prêtés à des fonctionnaires de police), a-t-il affirmé à l'AFP, estimant que c'est à la justice de faire son travail.
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