Montpellier, Toulouse et Paris. Karine Bonhoure, la mère de Léa a organisé mercredi 15 mai trois rassemblements pour demander que l'assassin présumé de sa fille soit enfin jugé, à la veille de l'examen par la cour d'appel de Montpellier d'un recours de la défense,
La mère de la jeune Léa, violée et tuée en janvier 2011 après une soirée de Nouvel An à Montpellier, a participé mercredi
soir à un hommage rendu à sa fille par 150 personnes devant la cour d'appel.
"Je voudrais que l'on organise enfin un procès aux assises. On en est à la quatrième procédure (en appel, NDLR), ça fait plus de deux ans qu'on attend", a-t-elle déclaré, déplorant un nouveau recours des avocats de la défense susceptible selon elle de vider "le dossier d'une partie de son contenu".
Six portraits géants de la jeune fille ont été déployés sur les grilles de la cour d'appel et l'on pouvait lire sur une banderole la phrase "Léa a droit à un
procès équitable".
Les images de la manifestation à Montpellier
Deux autres rassemblements étaient également organisés mercredi, à Paris devant la Cour de cassation et à Toulouse devant la cour d'appel, deux juridictions qui se sont déjà prononcées sur ce dossier.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier doit examiner demain jeudi 16 mai la requête des avocats de la défense de Gérald Seureau, demandant l'annulation de la procédure, avant de rendre son arrêt d'ici une quinzaine de jours.
Le jeune homme, âgé de 24 ans au moment des faits, avait reconnu lors de sa garde à vue avoir violé et tué la lycéenne, amenant les policiers sur les lieux du crime.
En janvier 2012, la chambre criminelle de la Cour de cassation avait remis en cause la régularité de la garde à vue. La plus haute juridiction pénale appliquait rétroactivement la législation du 14 avril 2011 réformant la garde à vue, qui exige que, conformément à la législation européenne, un avocat soit présent dès le début.
A la suite de cette décision, la cour d'appel de Toulouse avait annulé, le 7 juin 2012, les aveux du jeune homme en garde à vue, ainsi que ceux faits devant le juge d'instruction et les experts-psychiatres.
Pour l'avocat de la mère de Léa, Me Marc Gallix, ce nouvel appel ne devrait pas empêcher que l'affaire soit jugée par la cour d'assises de l'Hérault
dans les prochains mois. Le juge d'instruction en charge de ce dossier a en effet rendu le 26 mars son ordonnance de renvoi.
"Cette demande n'a aucune chance d'aboutir car une nullité de procédure doit être soulevée dans un délai de 6 mois à compter de la mise en examen ou de l'audition de première comparution", a estimé l'avocat.
De son côté, l'un des avocats de la défense, Me Laurent Epailly, a affirmé que "le dossier (avait) été vidé des principaux éléments à l'origine de la procédure", suffisant selon lui pour motiver une nullité.