Université: un audit sceptique sur la fermeture de Béziers

Les experts envoyés à l'Université Paul Valéry par le ministère de l'Enseignement supérieur publient leur rapport. Ils sont dubitatifs quant à l'effet sur le redressement des comptes de la fermeture de l'antenne de Béziers. "Un constat qui ne propose pas de solution" pour la présidente Anne Fraïsse.

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"La fermeture de l'antenne de Béziers paraît surévaluée quant aux effets attendus". Telles sont les conclusions de la mission de l'inspection générale de l'administration de l'Education Nationale et de la recherche.
3 experts se sont rendus à 2 reprises à l'Université Paul Valéry (UPV) pour y rencontrer l'équipe présidentielle et les chefs de services. Objectif: réaliser un audit financier et identifier les marges de manoeuvre pour combler un déficit 2013 estimé à 1,8 million d'euros.

Un déficit 2013 ramené à 1,8 million

Leur rapport est contrasté et pourrait être résumé ainsi : la situation de Montpellier 3 est délicate, mais pas désespérée. Tout d'abord, les experts soulignent que, depuis sa prise de fonction, en 2008, "la nouvelle équipe présidentielle a consacré une grande partie de ses efforts à retrouver un équilibre budgétaire", via des mesures drastiques.

Des efforts de retour à l'équilibre salués

Ainsi, la présidente Anne Fraïsse est parvenue à maintenir un fonds de roulement "d'un bon niveau malgré le déficit important du compte de résultat 2012". A la fin de cette année-là, l'université disposait ainsi de 44 jours de dépenses décaissables, soit 11,239 millions d'euros, "ce qui situe l'UPV dans la moyenne des universités de cette importance".
2 facteurs pèsent toutefois sur les finances de Montpellier 3 : la hausse considérable du nombre d'étudiants et le coût croissant, depuis 2010, de la masse salariale. 


La hausse du nombre d'étudiants n'est pas due à l'antenne de Béziers 

1000 étudiants de plus sont aujourd'hui inscrits à Paul Valéry, dont 21% supplémentaires en 1er cycle. Mais le rapport souligne que cette hausse n'est pas due à l'ouverture progressive, depuis 2009, des formations biterroises. 

Plus d'étudiants mais moins de recettes

Les boursiers ont pris une part croissante dans les effectifs: + 42% en 5 ans, engendrant un manque à gagner sur les droits d'inscriptions. En regard de cette hausse des effectifs, la masse salariale "évolue de façon préoccupante".

Hausse de 5,1% du coût de la masse salariale en 2013

Les heures complémentaires des enseignants de l'université, comme les vacations et heures supplémentaires des enseignants extérieurs ont ainsi augmenté de 36% entre 2010 et 2012. Et avec elles, la rémunération de tous les corps : + 2,34 millions d'euros en 2012, dus pour 45% à la hausse des charges patronales.

Une fermeture qui ne règlerait rien

Résultat: un déficit annoncé de 1,8 million d'euros pour 2013, que ne compensera pas la faible croissance prévisionnelle des recettes. Dans ces conditions, les experts concluent que la fermeture de l'antenne biterroise ne saurait résoudre l'équation, d'autant que "cette décision ne mesure pas les conséquences induites sur les effectifs pour les étudiants qui devront poursuivre leur cursus entamé à Béziers".
Les experts soulignent l'absence de marge de manoeuvre à court terme et tablent plutôt sur un plan pluri annuel de redressement des finances de Montpellier 3.

Des discussions difficiles à venir avec le ministère

Ce qui fait dire à Anne Fraïsse, la présidente de l'Université Paul Valéry, que "ce rapport est un constat qui ne me propose pas de solution". D'autant que la perspective d'une remise à niveau de la dotation de l'Etat s'éloigne. La faculté de lettres s'estimait lésée face à d'autres universités comparables. Les experts démontrent qu'il n'y a "pas de disparité significative. L'UPV n'est pas en situation défavorable".

Le détail du rapport est  en ligne sur le site de l'Université Paul Valéry. Il servira de base aux discussions qui s'annoncent serrées avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche.

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