Un homme proposait de constituer gratuitement les sites web de ses victimes, avant de leur escroquer de l'argent. En 15 ans de procédure, plus de 900 victimes ont été identifiées. Le 22 mars, le tribunal correctionnel de Béziers dans l'Hérault l'a condamné à plus de 100 000 euros de dommages et intérêts, ainsi que deux ans de prison avec sursis.
Il a été reconnu coupable d'escroquerie sur plus de 900 victimes. Dès 2009, de nombreuses plaintes sont déposées dans plusieurs régions, et notamment auprès du parquet de Béziers, à l'encontre d'un homme qui proposait de créer gratuitement le site web d'entreprises ou d'artisans, avant de leur escroquer de l'argent.
En 2011, le tribunal judiciaire de Béziers ouvre une information judiciaire. Les investigations, menées par plusieurs juges d'instruction successifs, mettaient à jour les centaines de victimes, dans toute la France, ainsi que le mode opératoire de l'escroc via deux sociétés, Odevia et Publiciweb.
Des crédits souscrits sans le savoir
"Le mode opératoire consistait, pour l’essentiel, à faire souscrire aux victimes des contrats de conception de site web supposément financés par l’hébergement de publicités sur ce site, rendant l’opération neutre pour le client, décrit Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers, dans un communiqué. La conception du site web était en réalité adossée à la signature d’un contrat de financement avec un organisme de crédit."
La signature des clients était obtenue par des "manœuvres frauduleuses, telles que l’imitation de la signature du client, le postdatage des contrats ou la fourniture d’un faux site web", toujours selon le procureur de la République de Béziers. La société de location d'espace publicitaire, censée garantir la gratuité des sites web, est identifiée comme "largement fictive" par les magistrats.
Le produit des escroqueries était ensuite transféré à une autre société du mis en cause, située au Maroc.
Raphaël Balland, procureur de la République de BéziersCommuniqué
Les 21 et 22 mars 2024, plus de 15 ans après le dépôt des premières plaintes, l'homme de 48 ans est jugé pour ces faits par le tribunal correctionnel de Béziers. Accusé "d'escroquerie et de banqueroute", il est condamné à deux ans de prison avec sursis, ainsi qu'à l'interdiction de gérer une entreprise pendant 15 ans.
Le tribunal correctionnel biterrois a également condamné l'homme à verser plus de 100 000 euros de dommages-intérêts aux victimes s'étant constituées parties civiles lors de ce procès.