Ce jeune ouvrier agricole venu de Saint-Drézéry est en bonne voie pour figurer parmi les finalistes du concours Mister France agricole, qui base ses résultats sur le nombre de "j'aime" reçu sur Facebook. En seulement quatre jours, la candidature d'Alexis Berna comptabilise déjà plus de 4000 likes.
Depuis le 4 novembre 2023, des agriculteurs et agricultrices venus des quatre coins de l'Hexagone candidatent au concours de Miss et Mister France agricole. L'élection, qui désigne ses finalistes par un vote du public sur Facebook, permettra à un homme et une femme de participer à plusieurs manifestations, comme le Salon de l'agriculture, et de gagner en visibilité.
Avec déjà plus de 4000 likes sur sa candidature, Alexis Berna, ouvrier agricole de Saint-Drézéry dans l'Hérault et TikTokeur à ses heures perdues, est sur la bonne voie pour figurer parmi les 20 finalistes, qui seront annoncés le 16 décembre prochain.
Une communauté fidèle
Dans un rire gêné, Alexis Berna, qui sévit sous le nom de " alexisberna5" ou de " alex_du_soleil" sur TikTok et Instagram, explique ce qui l'a poussé à s'inscrire à l'élection de Mister France agricole : "l'année dernière je n'avais pas eu la motivation ni le temps de m'inscrire au concours. Mais cette année un collègue m'a proposé de participer avec lui."
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Malgré ses 200 000 abonnés sur TikTok et ses 42 000 followers sur Instagram, le jeune homme de 23 ans ne s'attendait pas à être en lice des votes du public. " Même si ma famille m'a poussé à le faire, je ne voulais pas communiquer sur ma participation à travers mes réseaux. Ça m'énerve de partir avec l'avantage de ma communauté", indique-t-il un peu penaud.
Se qualifiant de grand timide, Alexis Berna redoute surtout la seconde phase du concours : un question-réponse qui devra être filmé par ses soins. "Même si je fais des vidéos sur les réseaux, je ne suis pas très à l'aise devant une caméra..."
Je ne voulais pas communiquer sur ma participation à travers mes réseaux. Ça m'énerve de partir avec l'avantage de ma communauté.
Alexis Berna, ouvrier agricole
Agriculteur avant tout
Ouvrier agricole depuis trois ans à Teyran, le jeune homme poste du contenu sur les réseaux sociaux pour montrer ses "galères du quotidien". "Pendant six mois j'ai enchaîné les situations où je n'avais pas de chance. Un vrai chat noir."
@alexisberna5 J’étais lancé à 7,5 km/h j’ai manger le volant 😂 #pourtoi #agri @damsenfolie ♬ son original - Alexis Berna
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Cet amoureux des animaux postait déjà du contenu sur TikTok depuis 2019. Mais avec ce nouveau format, commencé il y a deux ans, Alexis Berna a rapidement gagné en abonnés... Pour autant, impossible pour lui de se prétendre influenceur : "je ne me lève pas le matin en me disant que j'ai des vidéos à faire. Quand il m'arrive quelque chose je le partage, en restant naturel, c'est tout."
Je ne me lève pas le matin en me disant que j'ai des vidéos à faire. Quand il m'arrive quelque chose je le partage, en restant naturel, c'est tout.
Alexis Berna
Et puis le jeune Héraultais le rappelle bien : avec un travail fatigant et sans horaires fixes, pas le temps de préparer des vidéos tous les jours.
La fierté d'avoir "accompli quelque chose"
Passé par un CAP agricole et un BPREA ( Brevet professionnel responsable d'entreprise agricole), Alexis Berna a commencé à travailler il y a sept ans, pour la même entreprise qui l'emploie toujours aujourd'hui.
"J'ai vite compris que je voulais devenir agriculteur", confie le TikTokeur. Chaque hiver, entre ses deux et ses 19 ans, ses parents l'emmenaient en vacances dans la même exploitation agricole en Lozère. "Là-bas je donnais à manger aux brebis... Je pense que c'est comme ça que j'ai découvert mon amour des bêtes."
Quand je croise des gens qui me demandent une photo, qui me reconnaissent, ou quand je vois le soutien que je reçois pour le concours, je sens que j'ai accompli quelque chose.
Alexis Berna
Un peu ému, Alexis Berna explique que remporter le concours de Mister France agricole serait " une grosse fierté". "En cours, j'étais l'élève qui avait la tête dans les nuages. J'ai toujours détesté l'école. Alors quand je croise des gens qui me demandent une photo, qui me reconnaissent, ou quand je vois le soutien que je reçois pour le concours, je sens que j'ai accompli quelque chose."