Dix grandes agglomérations, dont Montpellier, deviennent au 1er janvier des métropoles, un nouveau statut qui doit faire d'elles les locomotives de la croissance et de l'emploi dans leur région mais aussi les aider à rayonner au-delà de l'Hexagone.
Bordeaux, Grenoble, Lille, Nantes, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse, auxquelles se sont ajoutées in fine Brest et Montpellier, vont rejoindre Nice, seule métropole actuellement mais dont le statut va lui-même évoluer. Sur son périmètre, la métropole de Lyon remplira aussi les fonctions d'un département au 1er janvier. Dotées d'un statut à part, les métropoles du Grand Paris et d'Aix-Marseille Provence verront le jour dans un an.
L'opération vise aussi à rationaliser la gestion locale.
Elle consiste à confier aux grandes concentrations humaines de 400.000 habitants au moins "l'ensemble des responsabilités du développement urbain", selon François Hollande : développement économique, transports, environnement, enseignement supérieur-recherche, aménagement et rénovation urbaine... Par délégation de l'Etat, de la région ou du département, selon les cas, les métropoles pourront aussi s'occuper du logement, de la voirie, etc.
Pour Jean-Luc Moudenc, maire (UMP) de Toulouse, les métropoles "porteront l'essentiel des grands projets des territoires et tireront la croissance économique". Ce qui implique d'unifier le commandement autour d'une vision d'ensemble et de combattre la dispersion entre communes.
Dans quelques capitales régionales, le changement sera minime.
La Communauté urbaine de Nantes "avait déjà un fort degré d'intégration des compétences" entre les communes, dont témoigne l'importance du budget, supérieur au milliard d'euros, souligne sa présidente Johanna Rolland (PS), également maire de la ville-centre.
Tel n'est pas le cas à Bordeaux, Grenoble ou Montpellier, entre autres. A Bordeaux, priorité donc à "la mutualisation", selon Alain Anziani (PS), chargé du dossier à la CUB présidée par Alain Juppé (UMP). La nouvelle métropole a identifié 70 fonctions, de la gestion de la paie à la commande publique, susceptibles d'être mises en commun. "D'abord, la mutualisation va coûter plus cher", le régime d'agent communautaire étant plus favorable que celuid'agent municipal, mais les économies seront ensuite substantielles, affirme M. Anziani.
"Dans 10 ans, on verra le changement"
Le président de la communauté d'agglomération de Grenoble voit dans le nouveau statut un outil de solidarité. "Nous sommes une agglomération très hétérogène, avec des territoires plus ou moins développés. L'enjeu est de faire en sorte que la métropole soit capable de lutter contre ces inégalités-là ", déclare Christophe Ferrari (PS). A Nice, c'est d'ailleurs la métropole qui a financé la station d'épuration de la station alpine Isola 2000.
Pour Montpellier, le statut métropolitain est le seul moyen de faire contrepoids à Toulouse, alors que Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées
ne feront plus qu'un dans un an. Sinon, "Toulouse aurait tout pris", assure le président de l'agglomération Philippe Saurel (DVG). Auprès des 30 autres maires de l'agglomération, il a plaidé pour une métropole cimentée autour d'un "pacte territorial de confiance" et d'une conférence des maires.