Castelnau-le-Lez, au nord de Montpellier, a été le théâtre ces derniers mois d'une joute politique virulente. D'un côté le maire, soucieux de moderniser son centre-ville, de l'autre l'opposition qui s'indignait de la bétonisation de Castelnau. Une enquête a finalement donné raison aux opposants.
En général, c'est une affaire de compromis. Cette fois, c'est tout le projet du maire qui a été retoqué, un fait assez rare pour être souligné.
Pour son deuxième mandat, le maire de Castelnau-le-Lez, Frederic Lafforgue, prévoyait une transformation de sa commune, notamment pour accompagner l'arrivée du bus-tram. Élargissement de la voirie, construction de logements et logements sociaux, tours de neuf étages étaient tous au programme. Pour ce faire, le maire devait, comme à chaque fois en matière d'urbanisme, modifier le Plan local d'urbanisme (PLU). L'ensemble des projets se concentraient autour de l'avenue de l'Europe, artère structurante de la commune qui verra l'arrivée du bus-tram en septembre prochain.
PLU retoqué
Mais depuis plusieurs mois, le maire devait composer avec une partie de son conseil municipal, opposé à la "bétonisation de la commune", ainsi qu'à une opposition d'une partie des habitants. Ces derniers avaient exprimé au mois de mai dernier leur volonté de temps parole avec le maire, car le projet était trop éloigné des besoins et du quotidien des Castelnauviens selon eux.
"L'avenue de l'Europe est confrontée à des problèmes de ressource en eau à cause d'une nappe phréatique trop proche, et à des problèmes de pollution sonore et environnementale. Et depuis le début du projet, le maire faisait fi de toutes ces considérations", déplore Richard Corvaisier, conseiller municipal d'opposition.
Mais l'affaire connaît un rebondissement le 17 juin, lorsqu'un commissaire enquêteur retoque quatre points "clés" du Plan local d'urbanisme. Les raisons avancées ? Une mauvaise prise en compte des enjeux environnementaux et des projets en rupture avec les besoins des habitants.
"C'est trois années de travail détruites. J'ai l'impression qu'on a pris les Castelnauviens en otage. Je n'ai pas envie de rentrer dans la polémique, mais aujourd'hui nous sommes désabusés", s'est désolé le maire, au micro de France 3 Occitanie.
Victoire de l'opposition et projets gelés
En face, Richard Corvaiser crie victoire. "Le commissaire enquêteur a remis les pendules à l’heure ! Le maire de Castelnau avait promis d’associer les habitants, il ne l’a pas fait malgré des demandes répétées. Monsieur Lafforgue doit se ressaisir !", a-t-il insisté dans un communiqué.
L'avis du commissaire enquêteur étant consultatif, c'est désormais à la Métropole de Montpellier de décider de la poursuite ou non des projets. La sentence sera connue en octobre.