"C'est beau de manger avec des gens", l'association humanitaire de Montpellier distribue de plus en plus de repas en été

Pendant la période estivale, certaines associations d’aide alimentaire ferment leurs portes faute de bénévoles. Alors celles qui poursuivent leurs distributions sont débordées. À Montpellier, l'une d'elles a servi 25% de repas en plus, en juillet, par rapport à la même période de 2022.

Face au campus universitaire de Richter, l'association humanitaire de Montpellier sert tous les soirs des repas chauds aux plus fragiles. Et avec l’inflation, les demandes explosent. Le nombre de repas servis en juillet a bondi de 25% sur un an.

Accueil, écoute et repas

Amina est responsable logistique de l'association. Elle donne les dernières consignes aux 18 bénévoles présents ce soir-là.

"Discrétion et langage correct de rigueur. On est face à un public précaire donc compliqué", précise la jeune femme.

Ils sont étudiants, travailleurs ou retraités, ensemble, ils s’activent pour préparer 300 repas.

Antoine, 18 ans, est lycéen, ses vacances, il a choisi de les passer auprès des plus démunis.

"J’essaie de venir été et hiver mais je viens principalement en été, je préfère. Ce n’est pas qu’une association, c’est un peu comme une famille", explique Antoine.

Cette famille est restreinte en juillet et en août car beaucoup sont en congés ou en vacances.

Pendant l’été, on a un manque de bénévoles assez criant et un public qui augmente, on peut avoisiner les 300 personnes car les autres associations ferment.

Amina Belgacem, responsable logistique de l'association humanitaire de Montpellier.

En plus de manquer de bénévoles, l’association manque de nourriture et donc de repas. Car leurs fournisseurs habituels comme les résidences universitaires ou les entreprises ferment pendant l’été.

"On est pris en considération"

En venant ici, ces personnes précaires peuvent s’hydrater, se poser, parler, profiter d’un repas chaud. Chacun vient avec son histoire. Femme seule, famille avec enfants, homme handicapé ou travailleurs pauvres...

"Je dors dans ma voiture et je mange ici le soir, c’est beau de manger avec des gens. Quand on mange tout seul, c’est différent, c'est triste" dit Christian.

Trouver un peu de compagnie, c'est ce que Marie 77 ans vient chercher depuis plusieurs années. Au bras de Soukaïna, bénévole, elle peut se confier.

On se sent écouté, on est pris en considération. Peu importe qui on est vraiment, on n'est pas rejeté comme dans la vie courante.

Marie, 77 ans

"Le fait qu’ils se sentent soulagés, écoutés, qu'ils rentrent chez eux un poids en moins, au-delà de l’aide alimentaire, c’est cette fenêtre d’écoute qu’on peut leur offrir", confie Soukaïna Samir, secrétaire générale de l'association.

Une mission difficile à assurer l'été auprès des personnes fragiles avec moins de bénévoles.

Écrit avec L.A. Le Roux.