Daniel Malgouyres, propriétaire du jardin sera jugé pour meurtre, tentative de meurtre et complicité de tentative d'extorsion en bande organisée. Il est accusé d'avoir organisé une fausse agression au cours de laquelle il a tué un des cambrioleurs. Trois autres personnes comparaîtront à ses côtés.
Le procès à venir livrera-t-il les réponses au mystère dit de "l'affaire du jardin de Servian". Célèbre pour sa beauté, le lieu ne fait plus désormais la une des revues horticoles, mais apparaît plutôt dans la rubrique des faits divers.
En effet, Daniel Malgouyres, le propriétaire du jardin de Servian est accusé d'avoir organisé son propre cambriolage. Un cambriolage au cours duquel il a abattu un des deux voleurs, le 5 octobre 2017. En mars 2020, la juge d'instruction avait ordonné sa mise en accusation des chefs de "meurtre, de tentative de meurtre et de complicité de tentative d’extorsion en bande organisée commise avec une arme".
Trois autres hommes mis en examen également sont renvoyés devant la cour d'Assises, mis en accusation du chef de "tentative d’extorsion en bande organisée avec arme" pour l’un et de "complicité de crime" pour les autres.
Il nie en bloc
Daniel Malgouyres est le seul des accusés à être toujours placé en détention. Le propriétaire du jardin Saint-Adrien de Servian nie être impliqué dans l'organisation de son propre cambriolage. Il affirme avoir été victime d’un coup monté. Depuis le début de l'affaire, il clame son innocence.
Actuellement en prison après avoir violé à plusieurs reprises son contrôle judiciaire lors d'une précédente remise en liberté conditionnelle, il soutient sa version depuis trois ans. Selon lui, deux cambrioleurs armés se seraient introduits chez lui et l'auraient frappé ainsi que sa femme, avant de monter à l'étage de sa maison pour y chercher un coffre-fort.
Deux versions s'affrontent
Le propriétaire des lieux raconte s'être saisi du fusil qu'il utilisait pour chasser et avoir tiré sur un des cambrioleurs. Il affirme avoir voulu protéger sa femme et lui-même. Le cambrioleur est décédé.
Le second malfaiteur, qui a pris la fuite après les tirs, affirme en revanche que Daniel Malgouyres a tout organisé pour dépouiller sa femme de ses économies. Daniel Malgouyres était en effet en instance de divorce au moment du drame.
Retour à la case prison
Au cours de la détention de Daniel Malgouyres, quatre demandes de remise en liberté ont été refusées. La cinquième demande, le 6 novembre 2018, avait été acceptée. Un retour à la liberté de courte durée. Dès le lendemain, il était interpellé chez son épouse, Françoise Malgouyres, alors qu’il avait interdiction d'entrer en contact avec elle.
Le propriétaire du jardin Saint-Adrien avait alors expliqué qu’il était obligé de revenir chez sa femme à Servian pour récupérer sa pièce d’identité alors que sa libération sous contrôle judiciaire lui imposait de pointer à la gendarmerie de Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, et lui interdisait de se rendre dans le département de l’Hérault.
Depuis, Daniel Malgouyres est incarcéré à la prison de Béziers. Il devra s'expliquer devant la cour d'Assises de l'Hérault fin novembre. Le procès devrait durer trois semaines. Le verdict devrait être rendu le 17 décembre 2021.