La MJC de Lodève au nord de Montpellier ferme faute de moyens financiers. La maire s'en émeut dans une lettre ouverte : “Le contexte financier très complexe ne nous permet pas de voter à nouveau une subvention exceptionnelle”.
"C'est avec beaucoup de regret que j'ai appris la décision du Conseil d'administration de la Maison de la jeunesse et de la culture (MJC) d'arrêter son activité pour des raisons financières". C’est ainsi que commence la lettre ouverte de la maire Gaëlle Lévèque aux Lodévois.
42 ans d'existence
Créée en 1983 au cœur de la capitale des Hauts cantons de l'Hérault, et après donc 42 années d'existence, la MJC doit fermer ses portes avant les vacances de février. "La MJC tenait de manière historique un rôle prépondérant dans le paysage associatif Lodévois. Son action auprès des jeunes, son engagement en faveur de la laïcité et la défense des valeurs républicaines ont été exemplaires au fil des années", poursuit l'édile.
Ouverte tout au long de l'année et pendant les vacances scolaires, la MJC n’accueille pas moins de 1 400 bénéficiaires, jeunes et moins jeunes, pour des activités culturelles ou des visites dans les Ehpad, ainsi que du soutien scolaire auprès d'une quarantaine d'enfants.
Nous sommes attristés. Nous avons un lien très fort avec la population. De voir les jeunes déçus nous peine énormément.
Nora Aida, directrice de la MJC de Lodève
"Pas de subvention exceptionnelle"
La ville finance la MJC à hauteur de 10 000 € par an et la Communauté de communes de 15 000 € par an dans le cadre des financements du contrat de ville. Ces montants constituent à l'échelle du territoire le plus gros soutien financier au monde associatif de la ville.
"À deux reprises ces dernières années, des subventions exceptionnelles ont été votées pour l’aider à surmonter ces crises. Les difficultés financières de l'association ne viennent donc nullement d'un désengagement de la collectivité. Mais le contexte financier très complexe ne nous permet pas de voter à nouveau une subvention exceptionnelle", précise la maire dans son communiqué.
"Dans un contexte où l'on nous demande de faire des économies, il aurait fallu 50 000 euros pour sauver la MJC, or la plus grosse de nos subventions est de 10 000 euros. Ce n'était pas possible", ajoute son directeur de cabinet joint par France 3 Occitanie.
Une décision critique qui arrive après plusieurs années difficiles.
"Nous sommes une MJC atypique, sans réelles rentrées d'argent car tournée vers la Politique des quartiers. Nous savions cette année critique, nous n'avons pas demandé de subventions exceptionnelles, mais un tour de table avec la mairie qui n'a pas pu trouver de solutions...", déplore Brigitte Lebon, présidente de la MJC.
Et sans apport financier supplémentaire, la MJC se voit dans l'obligation de fermer, même si la mairie a proposé des locaux à moindre coût. "Concernant l’unique local proposé, il s’agissait d’un local qui ne suffisait pas à accueillir notre public, inadapté en termes d’accessibilité et la différence de loyer n’était pas notable. Nous ne souhaitons pas nous inscrire dans des polémiques", déclare la MJC de Lodève sur les réseaux sociaux.
Réactions
Sur les réseaux sociaux, les réactions pleuvent suite à l’annonce de la mairie. "Il est difficile de croire que vous n'étiez pas informée en amont des difficultés rencontrées par une structure aussi essentielle pour le tissu associatif local", commente un internaute. "C'est génial encore une structure qui ferme à Lodève", regrette un autre Lodévois.
La mairie déclare qu'elle accompagnera les deux salariés de la MJC dans leurs démarches de recherche d’emploi, ainsi que les familles qui bénéficiaient des actions de soutien scolaire."