120 sportifs de 11 nations disputent toute la semaine le championnat du monde militaire de sauvetage sportif sur la plage du Grau-du-Roi et en piscine à Montpellier. La France, tenante du titre, défend sa couronne dans cette compétition au niveau très élevé. L'occasion, pour les armées participantes, d'ériger en modèles les porte-drapeaux de cette discipline complète et très exigeante.
Le sauvetage sportif est une discipline mêlant habilement épreuves aquatiques et terrestres et qui s'inspire du sauvetage côtier et des défis en piscine, tout en se fixant l'objectif de “sauver mieux et plus vite”. Le matériel utilisé lors de ces compétitions est réglementé aux normes de l’International Life Saving Fédération.
Dans la bataille pour la suprématie mondiale en sauvetage sportif, la France est au sommet et entend le rester ! Pour cela, l'armée a recruté de jeunes champions. À l'image de la Montpelliéraine Margaux Fabre, vainqueur du combiné nage-planche-kayak. Ou encore d'Elise Daudignon, qui est de tous les podiums.
"Je suis étudiante mais je pratique le sauvetage côtier en tant que sportive de haut niveau. Je reviens de trois mois en Australie à m'entraîner trois fois par jour, tous les jours. Et là, j'ai été recrutée pour aider l'équipe militaire en tant que réserviste. J'ai fait les sélections en équipe de France il y a deux jours et là, j'enchaîne avec la compétition", explique Elise Daudignon, 18 ans, soldat de l'Armée de Terre.
Comme elles, Kevin Lasserre a le statut de sportif de haut niveau. Il a rejoint le bataillon de Joinville il y a deux ans.
Ça me permet de m'entraîner à plein temps et d'être détaché. Ils m'ont apporté une part d'agressivité, de combativité qui peut-être me manquait à haut niveau et qui m'a permis de passer de sportif de haut niveau à champion. Et ça m'a beaucoup aidé !"
Kevin Lasserre, sergent au bataillon de Joinville.
Une compétition internationale
Mais pour gagner, encore faut-il surclasser les adversaires venus de 11 pays.
"Je pense que la France qui nous accueille est très difficile à battre ! Mais on table quand même sur un podium entre la 2ème et la 3ème place ! En 2022, on a fini 2ème et on travaille dur pour garder cette place ! C'est largement faisable", espère Thaïs Xavier, membre de l'équipe de l'armée du Brésil.
Et les concurrents sont peu enclins à s'avouer vaincus ! Jusqu'à la contestation parfois des résultats.
" Il y en a ! Mais là, ce n’en est pas une. Ils acceptent la faute, mais ils ne veulent pas que leurs filles reproduisent la même erreur, alors ils veulent comprendre ce qu'ils doivent changer. Grâce aux juges vidéos, on sait quelle était l'erreur donc maintenant ils vont expliquer aux filles comment faire correctement ", détaille William Barker, juge principal de la compétition.
Fair-play et dépassement de soi. Des qualités qui font de ces sauveteurs des modèles, que l'armée entend mettre en valeur.
Quand vous évaluez la quantité d'épreuves en cinq jours, cela représente la quantité d'énergie de deux marathons sur un même athlète. C'est en fait monstrueux et je pense que cela peut inspirer notre jeunesse en France et ailleurs. Ce sont des valeurs d'engagement, de modestie et d'humilité, et encore et toujours de travail.
Général Paul Sanzey, officier général, commissaire aux sports militaires et commandant du Centre National des Sports de la Défense
Ces championnats du monde militaire se poursuivent jusqu'à samedi 25 mai avec les épreuves en piscine à Montpellier.