La crèche Henri-Salvador, située dans le quartier des Arceaux, à Montpellier a été fermée par la mairie le 31 juillet. En cause : de nombreux manquements pour assurer les conditions d'accueil des enfants, comme l'absence de climatisation et une hygiène insuffisante. La municipalité attend des efforts du prestataire avant d'autoriser une réouverture.
En plein milieu de l'été, le retour des enfants à la crèche Henri-Salvador a été chaotique pour les parents du quartier des Arceaux à Montpellier. Lors d'un contrôle inopiné, la mairie a ordonné la fermeture de cette crèche après avoir relevé de nombreux dysfonctionnements dans les locaux.
Climatisation en panne
Premier problème majeur : la climatisation en panne, qui fait grimper les températures entre les murs. Cela s'expliquerait par des délais d'attente de réparation plus longs en été. Il n'empêche, ce défaut d'air frais touche directement la santé des jeunes enfants.
"On était dans un contexte particulier avec une vigilance orange canicule, qui nécessitait un accompagnement et des mesures de prévention en faveur des publics fragiles, et donc les petits" rembobine le directeur du pôle Petite enfance de la mairie, Jean-François Rioufols.
"L'activation du système de rafraîchissement était en panne et le délégataire n'était pas en capacité d'obtenir une réparation immédiate. Les mesures palliatives n'étaient pas non plus satisfaisantes" pointe-t-il. Cette climatisation sera réparée mercredi matin.
"On est désolé pour les familles impactées par cette fermeture. La sécurité des enfants est notre priorité" répète Coralie Rosset, directrice territoire de la région sud-est pour le groupe La Maison bleue, en charge de cette crèche.
"On enquête, on va voir vraiment ce qu'il s'est passé. Des consignes claires sont données en cas de canicule avec des mesures à prendre" promet-elle.
Dortoirs surchauffés, enfants exposés en plein soleil
Autre constat amer : la protection des 25 enfants présents dans cette crèche lors de cette période de canicule.
Lors de la visite inopinée, la responsable de service a remarqué que les dortoirs étaient surchauffés, sans surveillance. Des enfants étaient également torse nu dans la cour en plein soleil. Après ce cumul de difficultés, on a estimé que la sécurité des enfants n'était pas assurée.
Jean-François Rioufols, directeur du pôle Petite enfance à la mairie de Montpellier.
Le personnel de la crèche serait également dépassé par ces conditions de travail. "Des professionnels sont désemparés et n'ont pas les bons réflexes ni la bonne conduite à tenir lors de la canicule" se désole Jean-François Rioufols, confessant que ces agents "sont en difficulté".
Certains salariés seraient en surcharge de travail et déplorent le manque de personnel. D'autres seraient en arrêt maladie sans être remplacés. "On a une excellente équipe sur place en qui on a confiance" assure Coralie Rosset, pour qui chaque absence est remplacée ou compensée.
"Nous respectons la réglementation. Il n'y a pas d'enfant en surnombre par rapport au taux d'encadrement." La Maison bleue - comme beaucoup d'autres - peine à recruter dans ce secteur. "Nous fidélisons nos équipes mais il y a des zones plus tendues que d'autres. On aimerait qu'il y ait plus de personnes" indique le groupe.
25 familles "plongées dans le désarroi"
"Notre rôle est de nous assurer que le délégataire est en capacité d'apporter des éléments rassurants sur l'accompagnement, la formation, et les conditions de travail de la structure" estime le directeur du pôle Petite enfance de la mairie. Une nouvelle visite de contrôle est prévue jeudi. En attendant, le prestataire et des salariés de la mairie sont sur place pour "remettre à niveau" ce personnel.
"Nous devons nous occuper des familles" alerte également Jean-François Rioufols, "plongées dans un désarroi". Il assure que les 25 familles ont été contactées pour leur trouver une solution transitoire dans une autre crèche. "On est bien conscient de l'impact pour elles" complète Coralie Rosset.
La mairie de Montpellier promet qu'elle n'autorisera pas la réouverture de la crèche Henri-Salvador si les conditions de sécurité ne sont pas respectées.
