Mathilde Guérin et Christelle Mignot concourent toutes les deux à la finale "Ma thèse en 180 secondes" qui aura lieu aujourd'hui le 10 juin. Le concours permet aux doctorants de vulgariser leur sujet de recherche en 3 minutes à un auditoire profane.
"Ecoute jeune druide, travailler sur les plaies étendues, profondes ou chroniques, ça va être compliqué et puis des remèdes existent déjà, tu perds ton temps !", c'est par l'humour et en faisant référence à Astérix et Obélix que Mathilde Guérin a choisi de vulgariser sa thèse lors de la finale régionale et demi-finale"Ma thèse en 180 secondes". Sélectionnée parmi plus de 600 doctorants, elle fait partie des 16 candidats à participer aujourd'hui le 10 juin à la finale. Un concours à suivre en direct sur Youtube à partir de 18h30.
Doctorante à l’École nationale supérieure de chimie de Montpellier, Mathilde Guérin travaille sur les alternatives aux antibiotiques afin de traiter les plaies et les cicatriser. A priori donc aucun rapport avec l'univers de la célèbre BD. Mais pour la jeune scientifique, c'était l'occasion de toucher un large public. Et d'utiliser ses compétences artistiques. Mathilde Guérin a étudié au conservatoire de danse et de musique pendant 20 ans et elle est très à l'aise sur scène.
Je voulais illustrer le combat entre mes Romains à moi, les bactéries et mes irréductibles Gaulois, les entités biologiques qui protègent le village c'est à dire la plaie ouverte.
Résumer un travail de 3 ans en 3 minutes
Plus que la vulgarisation, c'est le travail de synthèse qui a été le plus difficile pour la doctorante. "Il a fallu que je me demande quel message je voulais faire passer car je ne pouvais pas parler de toute ma thèse. J'ai choisi donc d'aborder seulement une toute petite partie de mon travail".
Travail d'écriture, visibilité, rencontres avec d'autres doctorants d'univers différénts ... Même si Mathilde Guérin ne gagne pas demain, elle l'assure, "participer à ce concours aura été une très belle aventure".
L'expérience aura également été très positive pour Christelle Mignot, doctorante au sein de l’Université Paul-Valéry Montpellier III. La scientifique travaille depuis plus de 20 ans dans le domaine de l’enseignement. C'est au Mali où elle collaborait avec le ministère français des affaires étrangères qu'elle a l'idée de sa thèse.
"J'étais spécialisée dans l'enseignement du français et un jour un instituteur malien m'a demandé comment faire pour enseigner en français -la langue officielle du pays- alors que de nombreux élèves ne le comprennent pas. Je n'ai pas su lui répondre et donc j'ai décidé de travailler là-dessus". Son objectif : renforcer l'égalité des chances à l'école et sauvegarder des langues en danger au Mali et au Sénégal.
Comment simplifier sans être trop simpliste
Quoi de mieux donc pour interpeller son auditoire que de commencer son discours lors de la finale régionale et demi-finale du concours par des mots en Bolso, une langue malienne en train de disparaître.
Grâce à ce concours, Christelle Mignot a pu bénéficier, comme les autres candidats sélectionnés après la 1ère étape, de formations dispensées par des coachs depuis janvier.
En tant que scientifique, on a l'impression que si on vulgarise trop, on est trop simpliste. Donc ce travail a été très intéressant tout comme trouver le bon ton, ce qui a été très compliqué. Au début, je parlais trop fort et je paraissais autoritaire.
Sans surprise, avant de présenter leur thèse lors de la finale "Ma thèse en 180 secondes", Christelle Mignot et Mathilde Guérin craignent d'avoir un trou de mémoire. Mais, elles restent très motivées. Deux prix sont en jeu : le prix du jury ainsi que le prix des internautes. Le gagnant du concours participera à la finale internationale qui se tiendra à Paris le 30 septembre prochain.