Coronavirus : l'eau de mer et les coquillages de la Méditerranée ne sont pas contaminés

L'IFREMER a analysé dans son laboratoire de Nantes des échantillons prélevés sur les trois façades maritimes françaises. En Occitanie, un site de prélèvement a été retenu, à proximité de "zones potentiellement soumises à des rejets humains". Aucune trace du coronavirus SARS-CoV-2 n'a été détectée.

C'est à la suite de la détection de traces du coronavirus SARS-CoV-2 dans des eaux usées en France et dans d’autres pays que l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer) a lancé une campagne de prélèvements dans la Manche, l'océan Atlantique et la mer Méditerranée.

Le laboratoire nantais « Santé, environnement et microbiologie » (LSEM) du centre Atlantique de l’Ifremer a effectué les premières analyses moléculaires afin de vérifier si des traces de SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de covid-19, pouvaient y être détectées.

Aucune trace du coronavirus SARS-CoV-2 n’a été détectée dans les échantillons d'eau de mer et de mollusques analysés, selon l'Ifremer qui a publié les résultats ce lundi 18 mai.

Des prélèvements réalisés mi-avril 

L'Ifremer explique que l’équipe de Soizick Le Guyader, virologiste et responsable du laboratoire nantais, s’est appuyée sur le réseau des laboratoires « Environnement – Ressources » (LER) de l’institut pour réaliser des prélèvements et les acheminer jusqu’à Nantes.

"Elle a également affiné son protocole de recherche du SRAS-CoV-2 afin d’assurer la fiabilité des analyses. Ce protocole par PCR  est semblable à celui utilisé pour le dépistage chez l’homme : il permet de détecter le génome du virus dans les échantillons," précise l'Ifremer.

Les résultats sur les échantillons analysés viennent corroborer une étude réalisée par des scientifiques espagnols.
 

 

Vingt-et-un échantillons de coquillages

Vingt-et-un échantillons de coquillages, deux de moules et dix-neuf d'huîtres creuses, prélevés entre le 22 et le 27 avril 2020 sur les trois façades maritimes françaises ont été analysés.

Trois sites de Méditerranée ont été choisis, dont un en Occitanie, "sélectionnés selon leur exposition aux sources de contamination fécale d'origine humaine".

"La stratégie d’échantillonnage de coquillages de l’Ifremer a été définie afin d’obtenir une couverture nationale et équilibrée des façades maritimes métropolitaines : 3 sites sur la côte normande, 8 sur les côtes bretonnes, 8 sur la façade atlantique et 3 sur la façade méditerranéenne", rapporte l'Ifremer.
 


Parmi les vingt-et-un échantillons de coquillages analysés :

•    Aucun échantillon de coquillages n’a présenté de trace de SARS-CoV-2.

Ces résultats montrent la fiabilité de la méthode d'analyse puisque des traces de virus d'origine humaine ont été détectées mais il n'y a aucune trace de SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de coronavirus.


Quatre échantillons d’eau de mer analysés


Quatre échantillons d’un litre d’eau marine, provenant de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée et choisis dans des sites potentiellement soumis à des rejets humains, ont été prélevés dans des zones identifiées grâce au réseau d'observatoires pour la recherche en microbiologie environnementale intégrée (ROME).

Parmi les quatre échantillons d'eau de mer analysés :

•    Aucun échantillon d’eau de mer n’a présenté de traces de SARS-CoV-2.

 

De nouvelles analyses prévues

 

Pour Soizick Le Guyader, la virologue en charge de l'étude, "prouver l’absence réelle du virus est un art difficile : nous n’avons pas prélevé d’échantillons dans toutes les zones littorales sensibles aux contaminations par des rejets humains ; d’autre part, sur les 7 à 9 grammes de tissus de coquillages prélevés, nous n’en analysons qu’une petite partie".

Même si elle ne vaut pas pour certitude pour l’ensemble des coquillages et des eaux marines métropolitaines, l'absence de traces du SARS-CoV-2 révélée par notre étude est une bonne nouvelle.

De nouveaux prélèvements et de nouvelles analyses sont prévus, sur les mêmes sites tous les 15 jours pendant encore plusieurs mois. 

Il s'agit pour les chercheurs de suivre les éventuels effets d’une circulation potentiellement accrue du virus dans la population, avec la levée progressive des mesures de confinement.

Parallèlement, l'Ifremer analyse en ce moment des échantillons d'eaux usées prélevés sur trois stations d'épuration du Grand Ouest, en zone urbaine et en zone littorale.

Les chercheurs ne souhaitent pas préciser davantage la localisation des différents sites de leurs prélèvements. 
 

Des analyses des eaux usées sont en cours :
L’Ifremer concentre ses recherches sur trois stations d’épuration de deux zones géographiques.

"Les eaux usées, réceptacles des rejets humains, sont le reflet des micro-organismes présents dans la population humaine. En France, des analyses des eaux usées de régions fortement touchées par l'épidémie de Covid-19 comme la région parisienne et le Grand Est, ont révélé la présence du génome de SARS-CoV-2, avec des quantités corrélées avec le nombre de personnes hospitalisées."

Pour savoir si des traces de SARS-CoV-2 étaient présentes dans des eaux usées d’autres zones géographiques, le laboratoire nantais « Santé, environnement et microbiologie » (LSEM) du centre Atlantique de l’Ifremer a mis en place un plan d'échantillonnage sur trois stations d'épuration du Grand Ouest : deux provenant d’une zone urbaine et une d’une zone littorale.

Selon les stations, l’échantillonnage s’est échelonné entre le 16 mars et le 12 mai 2020.

Treize échantillons d’un litre d'eau brute en entrée des 3 stations d'épuration ont été collecté.

Les analyses ont débuté et les premiers résultats sont attendus prochainement.
 
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