Depuis ce mercredi au soir, la ville de Montpellier a ouvert deux gymnases dans le quartier Clémenceau et des Beaux-Arts pour accueillir les SDF pendant la période de confinement. Regrouper les personnes sans-abris dans un gymnase n'est pas la solution pour la Fondation Abbé Pierre.
Sur demande de la Préfecture, la ville de Montpellier, met à disposition deux gymnases pour accueillir les personnes les plus fragiles et démunis. Il s’agit du gymnase Emmanuel Gambardella, 4 rue Bourrely, dans le quartier Clémenceau, et du gymnase Les Arts, 36 rue de la Cavalerie, dans le quartier des Beaux-Arts.
Deux gymnases pour les SDF …
Le but, selon la mairie désengorger les centres d’hébergements. C’est pourquoi les deux sites sont ouverts le soir à partir de 17h et pour la nuit seulement.
25 lits de camps sont installés dans chaque gymnase pour pouvoir accueillir 50 personnes au total. La mairie précise qu’un duvet neuf et qu’un kit de toilette sera également remis à chaque personne. Elle ajoute que les règles de sécurité sanitaires ont été respectées et qu’il y a un espace de plus de deux mètres entre chaque lit.
Sans leurs animaux
Cependant, les sans-abris ne pourront pas venir avec leurs animaux, pour l’instant ce n’est pas prévu ajoute la mairie.
Les gymnases ne sont pas la solution
Confiner des personnes sans-abri dans des gymnases comme proposé à Paris ou Montpellier n'est pas la solution pour lutter contre le coronavirus : il faut des hébergements permettant l'autonomie, a assuré la responsable de la Fondation Abbé Pierre pour l'Occitanie :
Dans un gymanse, les sanitaires ne sont pas prévus pour accueillir autant de monde qui va vivre sur site. Et puis ça veut dire que les gens sont confinés ensemble et dans le même endroit
- Sylvie Chamvoux, directrice Agence Régionale Occitanie.
Si des personnes sans-abri s'enfuient par peur de la contagion, il leur sera encore plus difficile de s'alimenter et de se soigner, prévient-elle.
2000 personnes à la rue à Montpellier
"Il faut trouver des solutions qui permettent aux gens d'être le plus autonome possible", notamment des hébergements individualisés où l'on peut cuisiner, explique-t-elle à propos de la situation à Montpellier où au moins 2.000 personnes seraient à la rue ou en habitat précaire. Ces personnes, qui "ont besoin de se poser comme tout le monde et doivent normalement respecter le confinement", auront besoin d'un lieu fermé individuel si elles tombent malades du coronavirus.
Mme Chamvoux préconise la mise à disposition ou la réquisition par le préfet de bâtiments ou d'hôtels vides faute de clients.
Le préfet de l'Hérault Jacques Witkowski a expliqué mercredi à l'AFP avoir pris des mesures depuis la veille pour les SDF :
Il ajoute qu'à Montpellier, "j'ai mobilisé 30 chambres supplémentaires d'hôtel au dispositif normal. Elles n'ont pas toutes été prises hier soir."Le principe de base est d'héberger tout le monde et de confiner tout le monde.
Le préfet est conscient que certains SDF pourraient dans ce contexte avoir "tendance à fuir". "Il faut qu'on regarde ça. C'est un sujet qui est national visiblement. J'ai essayé d'être pragmatique", assure-t-il.
Les maraudes continuent
Alors qu'à Montpellier, des bénévoles se sont mis en retrait, soit en raison de leur âge ou de la peur de la contagion couplée à la pénurie de masques de protection. Les associations tentent de s’organiser pour continuer à agir auprès des plus démunis.