"Il est hors de question que l’on arrête de nourrir nos bénéficiaires" : les associations d'Occitanie s'organisent

Pendant la période de confinement, les associations qui viennent en aide aux plus démunis peuvent poursuivre leurs actions. En Occitanie, sur le terrain, la poursuite de l’activité paraît plus compliquée.

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La consigne est claire : les distributions alimentaires assurées par les associations caritatives peuvent continuer et ce jusqu’au 15 avril 2020, dans la limite du respect des consignes et des mesures de sécurité. C'est le cas de l'association humanitaire de Montpellier, elle a reçu des autorisations pour continuer ses maraudes, mais manque de moyens pour faire fonctionner la distribution des repas dans le respect des régles sanitaires.

La mairie de Montpellier a ouvert 50 lits dans 2 gymnases pour accueillir les personnes démunies durant la nuit. Ouverture à 17h.
 

  • le gymnase Emmanuel Gambardella, 4 rue Bourrely, quartier Clémenceau.
  • le gymnase Les Arts, 36 rue de la Cavalerie, quartier des Beaux-Arts.


Des autorisations pour les maraudes mais pas de moyens pour continuer

 

Aujourd’hui notre principale difficulté ce sont les moyens : nous sommes en manque de denrées alimentaires car les restaurateurs sont fermés, donc nous ne pouvons plus distribuer de plats cuisinés déjà.
- Aïcha Baghaz, présidente de l'association Humanitaire de Montpellier 


Aïcha nous précise que désormais ce sont les bénévoles qui préparent eux-mêmes les plats pour les bénéficiaires, mais que cela ne sera sûrement pas suffisant. En plus des denrées, l’association est en manque de moyens pour se protéger et empêcher la propagation du virus :

Nous sommes en manque de gels hydro alcooliques, nous n’avons pas de masques non plus pour les maraudes, et bientôt ce sont les gants qui vont nous manquer. Je pense que pour la maraude de ce soir ça va aller mais après ça va devenir très compliqué. Toutes ces régles sont normales, je ne les remets pas en cause bien au contraire mais je veux qu'on nous donne les moyens de continuer ce que l'on fait dans le respect de ces régles. 
 


Aïcha nous fait part de son inquiétude quant au possible arrêt de la maraude :


Nous sommes inquiets évidemment, mais il est hors de question que nous arrêtons de nourrir nos bénéficiaires, ça serait inhumain.

 


Les collectes de denrées continuent 

Pour d'autres associations comme la banque alimentaire continuer l'activité est beaucoup plus simple, car ils ne sont pas en contact direct avec les bénéficiaires, alors pour eux, aucune raison de stopper l'activité :
 

On continue les distributions car les estomacs ne sont pas mis en quarantaine,
- Régis Godart, le président de la banque alimentaire de l’Hérault.


A la banque alimentaire, ils n’ont aucun contact avec les bénéficiaires, ils sont chargés de récupérer les denrées dans les supermarchés, de les trier et après de les distribuer à leurs partenaires qui sont les associations.

Les supermarchés sont ouverts, ils nous ont dit que l’on pouvait venir chercher la nourriture, on n’a pas tous nos bénévoles donc on s’est adapté mais on y arrive, on continue de fonctionner normalement enfin en respectant les consignes de sécurité sanitaire.


Désormais, lors de la distribution, ils ne sont plus qu’un seul dans le camion au lieu de deux.

Pour les associations sur le terrain, en contact direct avec les bénéficiaires la situation est plus compliquée, comme l'Association Humanitaire de Montpellier, le Secours Populaire est en contact avec les bénéficiaires. Alors, pour des raisons de sécurité, et pour s'organiser ils ont décidé de mettre leur activité en suspens. 

Nous avons beaucoup de personnes âgées parmi nos bénévoles, on a préféré leur dire de rester chez eux, maintenant il nous faut trouver entre 8 et 10 bénévoles pour les matins principalement. 
- Eric Ollier, Président du secours Populaire 

 Car si une partie de leur activité est suspendue, les épiceries de libre-service, les bénévoles continuent de distribuer des colis individuels à ses bénéficiaires.
 
Du côté des Restos du Cœur pour l'instant les actions menées auprès des bénéficiaires sont maintenues. 
 
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