24 heures de garde à vue et une nuit en cellule. C'est ce qui est arrivé à un pharmacien près de de Montpellier pour avoir proposé un faux remède homéopathique. Plusieurs centaines de doses ont été vendues. Il sera convoqué ultérieurement au tribunal.
Dans l’Hérault, les agents de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) ont mis en évidence la vente en pharmacie et sur internet d’un faux remède homéopathique contre le coronavirus. "Une préparation homéopathique sous l’appellation « Epidémie19 » présentée comme ayant des propriétés « aidant à lutter contre le COVID 19 ». Des posologies étaient présentées à titre « préventif » et « curatif », indique le procureur de la République de Montpellier .
Plusieurs centaines de doses vendues
Fabrice Belargent précise dans un communiqué : "L’enquête diligentée par la brigade de recherches de la gendarmerie de Castelnau-le-Lez a permis d’établir que le pharmacien avait vendu entre le 16 et le 26 mars, au comptoir et par correspondance, plusieurs centaines de doses de ce produit".Pour rappel, il n'existe à ce jour aucun traitement homéopathique dont l'efficacité est prouvée contre le nouveau coronavirus Covid-19.
⚠Dans l’Hérault, les agents de la #DGCCRF ont mis en évidence la vente en pharmacie et sur internet d’un faux remède homéopathique contre le #Covid_19:
— DGCCRF (@dgccrf) April 6, 2020
➡️ ↩ Retrait du produit
➡️ ⚖ PV pour tromperie
➡️ ? GAV (prolongée)#TousMobilisés pour protéger les consommateurs ! pic.twitter.com/owIlQhe5WQ
Une initiative isolée (président du syndicat des pharmaciens de l'Hérault)
Ce pharmacien exerce près de Montpellier. "C'est une initiative isolée que je condamne. C'est une faute" explique Frédéric Abecassis, président du syndicat des pharmaciens de l'Hérault. "Il a fait la promotion de ce "remède" dans son officine sur son site internet. Il l'a retiré très vite et a reconnu son erreur."
6.244 euros correspondant au chiffre d’affaire réalisé grâce à la vente de ce produit a été saisie au titre des avoirs criminels (procureur de la République)
Le pharmacien a été placé 24 heures en garde à vue et a donc passé une nuit en cellule. "Je trouve la réponse un peu disproportionnée, démesurée", s'étonne Frédéric Abeccassis. Présenté au parquet de Montpellier le 3 avril 2020, le pharmacien en cause fait l’objet de
poursuites pour tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise. "Il sera jugé à l’audience du 29 juin 2020. Une somme de 6.244 euros correspondant au chiffre d’affaire réalisé grâce à la vente de ce produit a été saisie au titre des avoirs criminels", précise le procureur de la République.
Nous sommes là pour apporter du soutien et des conseils aux patients, les rassurer (syndicat des pharmaciens)
Le président du syndicat des pharmaciens de l'Hérault préfère insister sur le rôle primordial de sa profession et de l'investissement des pharmaciens dans cette crise sanitaire. "6 jours sur 7 et presque 24 heures sur 24, nous sommes là pour apporter du soutien et des conseils aux patients, les rassurer". Il s'inquiète de voir les malades désertés les cabinets des médecins généralistes. "Ils ont peur d'y aller. C'est très dangereux, certaines pathologies pourraient s'aggraver".
Frédéric Abecassis rappelle également que les officines n'ont pas le droit de vendre des masques FFP2 ou chirurgicaux aux particuliers. Pour ce qui est des masques en tissu ? "Nous demandons à pouvoir les vendre s'ils sont validés par l'AFNOR".