Corrida suspendue à Pérols : "au nom de la tauromachie et de la tradition", le maire envisage de faire appel de la décision de justice

Le maire de Pérols, commune de la métropole de Montpellier, déplore la décision du tribunal administratif suspendant l'organisation mi-juillet d'une novillada dans sa ville. Un événement controversé qui sera également débattu le 1er juin devant le tribunal judiciaire, à l'initiative de l'Alliance anticorrida.

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La municipalité de Pérols "prend acte" de cette décision, annoncée mardi par le tribunal administratif de Montpellier, après une procédure d'urgence.

La ville déplore l'impossibilité matérielle d'obtenir une décision favorable en appel dans les délais permettant la tenue de cette corrida.

Jean-Pierre Rico, maire de Pérols

En février dernier, Jean-Pierre Rico avait annoncé l'organisation le 15 juillet dans ses arènes d'une "novillada", une corrida qui oppose de jeunes taureaux à de jeunes toreros, avec mise à mort. Le maire assure à nouveau qu'il existe bien une "tradition locale ininterrompue" à Pérols, au sens où la ville est située au coeur d'une vaste aire, entre Pays Basque et Camargue, où la tauromachie
fait partie des traditions.

La corrida est légalement autorisée depuis 1951 dans une dizaine de départements du Sud de la France où justement elle représente une "tradition locale ininterrompue".

La justice suspend l'organisation de la corrida

Le tribunal administratif de Montpellier a au contraire relevé mardi que Pérols n'avait plus organisé de spectacle taurin depuis 20 ans. Elle ne faisait dès lors pas partie des localités faisant exception à l'interdiction d'exercer des sévices et actes de cruauté envers les animaux, selon le tribunal.

Le juge administratif a en conséquence "suspendu" des délibérations du conseil municipal ouvrant la voie à l'organisation d'une corrida.

"La ville se réserve une semaine de réflexion pour décider de faire appel ou pas", a précisé à l'AFP le directeur de cabinet du maire de Pérols, Malik Hamel.

En tout état de cause, une décision sur le fond ne devrait pas intervenir avant plusieurs mois, soit trop tard pour que la corrida puisse se tenir le 15 juillet.

J'étais optimiste, nous avions démontré qu'une grande partie de la population de Pérols ne voulait pas de cette corrida. Nous avions envoyé un mailing de 2.100 courriers aux habitants de la ville. 550 foyers, soit un quart de la ville nous a répondu en disant qu'elle ne voulait plus de corrida. Nous sommes ravis.

Claire Starozinski, présidente de l'alliance anticorrida

La SPA a aussi annoncé son intention de porter plainte contre la corrida de Pérols, à la première maltraitance animale constatée. Estimant que la population ne voulait plus de ce genre de spectacle et surtout qu'après 20 ans sans corrida, Pérols ne pouvait plus faire partie des villes où l'exception culturelle s'appliquait.

L’intention de reprise après vingt ans d’interruption ne correspond pas au cadre fixé par l’article 521-1 du code pénal et place donc ce projet hors la loi.

Jacques-Charles Fombonne, président national de la SPA

Une autre plainte contre les organisateurs

L'affaire portée devant le tribunal administratif par deux associations de défense des animaux, dont l'Alliance anticorrida n'est pas terminée. 
Cette dernière a par ailleurs assigné devant la justice civile, les deux organisateurs de cette corrida, le club taurin Lou Razet et la société Peliz Organisation, afin qu'elle soit interdite, a annoncé la présidente de l'Alliance anticorrida, Claire Starozinski.

Cette audience devant le tribunal judiciaire de Montpellier est fixée au 1er juin.

Ecrit avec AFP.

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