Le Conseil d'État a maintenu ce samedi 7 novembre l'interdition de la tenue en public des cérémonies religieuses. Pour respecter la loi, le diocèse de Montpellier propose à ses fidèles d'assister à distance à la messe dominicale grâce à une diffusion sur YouTube et sur RCF Maguelone Hérault.
Malgré de nombreuses démarches pour réorganiser les cérémonies religieuses en public, le Conseil d'État a maintenu ce 7 novembre leur interdiction pendant le reconfinement. Déterminé à respecter cette décision, le diocèse de Montpellier a cependant tenu à offrir une messe à distance pour les fidèles sommés de rester chez eux. "Nos maisons sont appelées à être des petites communautés de l’Église," propose l'archevêque de Montpellier Pierre-Marie Carré.
Grâce à l'aide d'une poignée de bénévoles, quatre caméras et des micros ont été installés dans le chœur de la cathédrale. La messe se déroule comme d'habitude, ou presque : Monseigneur Gellec se tient devant des bancs vides, les fidèles assistant à l'office en direct derrière leurs écrans ou leurs postes de radio, sur la chaîne YouTube du diosèse et sur la radio RCF Maguelone Hérault.
Une régie avec les moyens du bord
À la technique, la direction du diocèse a improvisé un système de diffusion avec les moyens du bord. Les quatre caméras sont celles, permanentes, de la cathédrale et les ordinateurs appartiennent aux bénévoles chargés de la diffusion. Ces derniers génèrent également avec leurs téléphones portables une connexion internet car l'Église n'est pas dotée de réseau.Ce dimanche, la vidéo de la messe enregistre plus de 420 vues en ligne. "On décloisonne les fidèles d'autres départements, aussi cathédrale, public large, message partout en France," souligne Marie Jacquemin, directrice de la communication du diocèse de Montpellier.
Ces messes 2.0 risquent de durer jusqu'aux fêtes de Noël, seule différence avec le premier confinement, les prêtres ont désormais le droit de se rendre chez leurs fidèles ou bien à l'hôpital.
Lieux de cultes ouverts, rassemblements interdits
Le décret de reconfinement acté par le gouvernement le 29 octobre prévoit que les lieux de culte peuvent rester ouverts mais que "tout rassemblement (...) en leur sein est interdit à l'exception des cérémonies funéraires dans la limite de 30 personnes". Vingt-et-une requêtes avaient été déposées par des évêques, dont le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Éric de Moulins-Beaufort, des associations catholiques comme Civitas, des Associations familiales catholiques, ou encore des requérants particuliers, pour suspendre cette interdition.Le juge des référés du Conseil d'État a estimé, dans un communiqué de ce 7 novembre, ne pas suspendre "les dispositions du décret du 29 octobre 2020 qui restreignent temporairement, dans le cadre du confinement, la possibilité de se rendre dans les lieux de culte et de s'y rassembler." Il précise que "l'ensemble des lieux de culte demeurent ouverts"; que "les fidèles peuvent y participer aux enterrements et aux mariages dans la limite respective de 30 et 6 personnes, mais également s'y rendre pour y exercer le culte à titre individuel, en particulier à l'occasion de leurs autres déplacements autorisés".
Il souligne que "les ministres du culte peuvent librement y participer à des cérémonies religieuses, notamment pour en assurer la retransmission, et y recevoir individuellement les fidèles, de même qu'ils peuvent se rendre au domicile de ceux-ci", est-il écrit.