À l'arrêt depuis plusieurs mois à cause de la pandémie, le milieu de la culture demande la réouverture des lieux de représentation. À Montpellier, des professionnels investissent depuis vendredi après-midi les murs du Centre Chorégraphique National pour alerter sur l'urgence de la situation.
Sur la façade extérieure de l'Agora à Montpellier, de grandes banderoles ont été déployées : "Ouverture essentielle", "Occupé" peut-on y lire.
Depuis vendredi après-midi, des professionnels du monde de la culture occupent symboliquement le Centre Chorégraphique National, situé au sein du Couvent des Ursulines : l'institution leur a ouvert ses portes en signe de soutien. L'objectif de cette action ? Alerter les pouvoirs publics sur la détresse du secteur et réclamer la réouverture des théâtres, cinémas et autres lieux de représentation.
Des revendications multiples
Vendredi 12 mars, la Coordination des intermittents et précaires du Languedoc-Roussillon, la CGT Spectacle, le Syndicat National des Arts Vivants et la Fédération Régionale des Arts de la Rue se sont réunis en assemblée générale sur les marches du Corum en début d'après-midi.
À l'ordre du jour : la réouverture des lieux culturels bien sûr, mais aussi le maintien et l'accès aux droits pour les intermittents du spectacle, la réforme de l'assurance chômage (dont ils demandent le retrait) et les politiques de soutien à l'emploi.
Les participants se sont également prononcés en faveur de l'occupation du CCN jusqu'à nouvel ordre, dans l'espoir d'être entendus par le gouvernement.
Depuis lors, les professionnels se relaient par groupes d'une vingtaine de personnes pour habiter en continu les locaux. Des assemblées générales se tiennent tous les jours en début d'après-midi pour décider de la poursuite du mouvement. Les manifestants organisent également des ateliers pour travailler sur le cahier de doléances de la profession.
Le reportage à Montpellier de Sébastien Banus et Valérie Banabéra pour France 3 Languedoc-Roussillon.
Mobilisation du milieu culturel en France
L'initiative montpelliéraine est loin d'être isolée : en France, les lieux culturels d'une vingtaine de villes sont également "squattés" depuis quelques jours par des acteurs du milieu de la culture, parfois sans travail depuis des mois du fait de la crise sanitaire.
Le mouvement d'occupation des lieux culturels a démarré la semaine dernière à l’Odéon-Théâtre de l’Europe à Paris. Il s'est poursuivi dans deux autres établissements, à La Colline (dans le 20ème arrondissement de Paris) et au Théâtre National de Strasbourg, avant de gagner le reste de l'Hexagone.
Interrogée à ce sujet à l'Assemblée nationale le 10 mars dernier, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait estimé cette initiative "inutile" et "dangereuse".