L'Occitanie est particulièrement touchée par la deuxième vague du coronavirus. La région compte 1 283 décès liés à la Covid-19 depuis le mois de mars. Les pompes funèbres notent une plus forte augmentation de l'activité par rapport à la première vague.
"Cette vague est plus conséquente, plus importante" déclare Jérémy Hamel, patron de pompes funèbres au Crès. "On a beaucoup plus de covid. Lors de la première vague, on était à deux doigts de penser au complot. Aujourd’hui, on a changé notre fusil d’épaule… la covid est là" ajoute t-il.
La Covid-19 représente 50% de son activité : "Cette semaine, j’ai 3 décès covid et 3 décès normaux". Mais le nombre de décès liés à la covid varie selon les semaines : "Là, ça fait une semaine qu’on n'a pas de décès Covid. Mais on en a eu une dizaine dans les quinze derniers jours" déclare Anne Vandenhoeck, patronne de pompes funèbres à Clermont L'Hérault.
Honorer la mémoire du défunt
En raison de la crise sanitaire, les régles funéraires ont évolué. Les soins de conservation du corps sont interdits et la mise en bière est immédiate. Jérémy Hamel veut soutenir les familles : "On prend le côté humain au lieu du côté virus. On essaie de les soutenir dans cette épreuve et de mettre le cercueil fermé à disposition de la famille pour qu'ils puissent veiller pendant deux-trois jours même le cercueiil fermé pour honorer la mémoire de leurs défunts".Il note une forte augmentation de son chiffre d'affaires. Elle est liée à sa diversité d'activités : "Notre plus grand corps c’est la pompe funèbre. Mais on est ouvert à plusieurs corps de métiers : fleuriste, marbrerie, transport de corps national et international, administratif, ouverture et fermeture des cavaux, gravure de pierre". Et c'est ce qui a fait la différence. Puisque les fleuristes sont fermés pendant les confinements, la vente des fleurs représente 5 à 10% de son chiffre d'affaires.25% de chiffres d'affaires en plus par rapport à nos années précédentes.
Un business qui ne s'arrête jamais
Même si le métier est sous tension en raison du grand nombre de décès de la Covid-19 dans la région, l'activité ne va pas se réduire après la deuxième vague. Au contraire, tout ce qui concerne la construction du monument funéraire et la décoration se fera après. "Pendant le premier confinement, il n'y avait pas de commande au niveau de la marbrerie. Mais les gens sont venus après" explique Anne Vandenhoeck. Une tendance que confirme Jérémy Hamel : "nous avons été confinés, les marbreries ne travaillent pas. On arrive à avoir des commandes mais on n'est pas livré. Les plaques et l’habillage sont donc en stand-by. Mais il y aura un mouvement de clients qui vont venir finaliser le marbre, les plaques, les gravures après."Lorsqu'une personne décède de la Covid-19, elle peut encore être atteinte par le virus. Brigitte Sabatier a créé une entreprise de cercueils écologiques en carton. Son activité est à l'arrêt : "Je suis pénalisée par ce que disent les pompes funèbres". Certains auraient lancé la rumeur comme quoi ses cercueils en carton ne seraient pas étanches contre le virus : "Il a une cuvette d'étanchéité ! Il a passé une batterie de tests… aucun problème. Il est complément conforme". En mars, avril et mai, son chiffre d'affaires a baissé : "J’en vends quelques-uns mais c’est très irrégulier. C’est pénalisant". Autre problème, Brigitte Sabatier vend exclusivement par le biais des pompes funèbres ses cercueils en carton : "Souvent, les pompes funèbres refusent d’organiser des obsèques parce que c’est du carton".Hier j’ai eu 6 commandes et ce sont pour des décès non liés à la Covid-19.
Malgré les mesures de confinement, les obsèques sont autorisées et limitées à 30 personnes.