Avec 152 hospitalisations à ce jour, le CHU de Montpellier a dépassé cette semaine le pic atteint lors de la première vague. Le niveau 3 du plan blanc a été déclenché : il prévoit l'augmentation du nombre de lits pour les patients Covid et la déprogrammation d'interventions moins urgentes.
"En comparant les courbes des deux vagues, nous avons dépassé depuis 5-6 jours le pic atteint au printemps. Nous étions déjà au-dessus avant l'annonce du confinement national", explique ce vendredi Thomas Le Ludec, le directeur du CHU de Montpellier, lors d'un point presse en visioconférence.152 patients Covid-19 sont aujourd'hui hospitalisés au sein de l'établissement : parmi eux, 39 sont en "soins critiques", c'est-à-dire en réanimation ou en soins intensifs.
Dans l'Hérault, en l'espace de quinze jours, le nombre de malades en réanimation a été multiplié par 1,5.
Le niveau 3 du plan blanc déclenché
La direction du CHU vient de déclencher le niveau 3 du plan blanc : de nouveaux lits vont notamment être ouverts dans les jours à venir pour accueillir les patients touchés par l'épidémie. "Nous avons actuellement 45 lits disponibles pour les patients en soins critiques, à terme il devrait y en avoir 49 puis 53."Autre conséquence : l'accélération des déprogrammations pour les interventions jugées moins urgentes. "Nous faisons partie des régions les plus exposées et nous suivons les consignes dictées par le ministre de la Santé Olivier Véran. Nous demandons toutefois aux patients concernés de ne pas surcharger le CHU d'appels : si une intervention est reportée, nos secrétariats les contacteront directement."
Le CHU demande un respect strict des consignes sanitaires
L'hôpital public s'attend à une augmentation des hospitalisations d'ici les prochaines semaines. S'il se dit prêt à accompagner cette "montée exponentielles des demandes de soins" par une "montée exponentielle du nombre de lits disponibles", il affirme que cette solution ne sera pas viable sur la durée."C'est pourquoi le respect des nouvelles mesures imposées par le gouvernement est essentiel", appuie Thomas Le Ludec.
Le CHU de Montpellier impose d'ailleurs de nouvelles règles. Dans les secteurs "non-Covid" de l'hôpital, les patients ne pourront recevoir qu'une seule visite par jour, d'une heure maximum et dans le respect des gestes barrières. "Nous insistons sur le respect de la distanciation physique, sur le port du masque et sur le gel hydroalcoolique. Sinon, les visiteurs pourront être sanctionnés", souligne le directeur de l'établissement.
En revanche, dans les secteurs qui accueillent des "patients fragiles", le droit de visite sera laissé à l'appréciation de l'équipe médicale.
Autre point : il est toujours possible d'accompagner des personnes "en situation de fragilité" (handicaps, problèmes neurologiques) et les enfants à l'hôpital. "Un seul accompagnant est autorisé : si votre présence n'est pas indispensable, nous vous demandons de ne pas venir."
Le but de ces consignes est de limiter les risques pour les patients, mais aussi pour le personnel hospitalier. Comme le rappelle Thomas Le Ludec, l'éviction de soignants serait problématique, pour ne pas dire dramatique, dans le contexte de la deuxième vague.