Des collectifs de restaurateurs et cafetiers de Montpellier montent au créneau et préparent une action en justice pour modifier l'heure du couvre-feu. Ils estiment avoir perdu plus de 60% de leur chiffre d'affaires. Un collectif d'avocats s'associe à leur démarche.
Dès le lendemain de l'annnonce du couvre-feu, ils se sont mis en contact sur les réseaux sociaux et ont décidé d'agir collectivement. Une trentaine de cafetiers du centre-ville de Montpellier d'un côté, une vingtaine de restaurateurs de l'autre. Avec un même ras-le-bol : le couvre-feu instauré à 21h les plonge de plus belle dans la crise économique.
"C'est une grosse perte de chiffre d'affaires, une baisse de 60 %. Nous ne faisons plus que le service du midi, avec une marge basse car, avec les plats du jour, les tarifs ne sont pas les mêmes, " témoigne Alexandre Becuwe, patron des restaurants Alex chez Ouam et Bacci Bacci. " Avec le service du soir, nous dégageons notre bénéfice et c'est ce qui nous permet de payer nos employés et nos charges, là c'est impossible de travailler. "
Un couvre-feu difficilement compréhensible pour les professionnels de la restauration qui se sentent stigmatisés.
On touche au bon vivre français ! Nous ne sommes pas plus vecteurs de virus que les supermarchés. Quand un client ne met pas le masque, nous agissons et nous respectons en permanence les gestes barrières.
Des aides non perçues
Après des mois de confinement et de difficiles reprises, le constat est amer, d'autant que certaines aides promises ne sont toujours pas arrivées. Le collectif demande un examen des situations au cas par cas." Pour toucher les 1 500 euros d'aides et les 10 000 euros potentiels, il faut répondre à des critères très stricts, tout le monde n'y a pas droit et ce n'est pas immédiat, " poursuit le restaurateur " Quand à l'aide de la mairie de 500 euros promise par Mr Saurel, nous avons envoyé les dossiers en mars et toujours rien perçu. Nous demandons une cellule de crise au nouveau maire, qu'il nous réponde et qu'il fasse un examen des situations. "
Même son de cloche chez cette restauratrice qui a fédéré une trentaine de professionnels du centre-ville de Montpellier. De l'incompréhension et de l'inquiétude face à l'avenir. Avec en plus, une interrogation sur les disparités engendrées entre les villes qui sont soumises au couvre-feu et celles qui ne le sont pas.
Les gens partent en vacances et vont diner là où il n' y a pas de couvre-feu, dans d'autres villes. C' est incompréhensible ! Je ne sers pas mes clients en une heure, je suis obligée de fermer, c'est un énorme manque à gagner !