A Montpellier, des propriétaires de salles de sport contestent l'arrêt de leurs activités imposé par le ministre de la Santé Olivier Véran. Une mesure annoncée le 24 septembre pour les zones d’alertes renforcées coronavirus. En Occitanie, Montpellier et Toulouse sont concernées.
Très tôt dans la matinée de ce mardi, un premier référé liberté a été déposé au tribunal administratif de Montpellier. L'action engagée vise à obtenir l’annulation de l’arrêté préfectoral imposant la fermeture des clubs et salles de sport depuis lundi 28 septembre.
"un combat pour les libertés fondamentales"
La mesure a été prise conformément aux annonces faites par le ministre de la santé Olivier Véran le 24 septembre, pour les zones d’alertes renforcées, soit plus d’une dizaine de grandes villes françaises, dont Montpellier et Toulouse.Pour l'avocat des 6 propriétaires et gérants de salles de sport de la métropole montpelliéraine, la fermeture administrative entraine une perte du chiffre d’affaires. Il se demande : "que vaudront les entreprises lorsque la pandémie sera terminée ?"Ce référé est un combat pour les libertés fondamentales, il s'agit de concilier liberté d’entreprendre et santé publique
Il conteste la proportionnalité de l’arrêté. "Des mesures sanitaires avaient déjà été prises dans les salles de sport, pourquoi ne pas imposer le port du masque plutôt que la fermeture administrative ?"
Le public a peur de se rendre dans les salles
Installé à Montpellier depuis 4 ans, le Pdg de Training go a ouvert une salle par an. Une belle croissance aujourd'hui stoppée nette : "Je perds entre 15.000€ et 20.000€ par mois et par salle depuis le mois de mars. J’avais réussi à faire revenir les gens avec 12.000€ de communication, ils nous ont flingué le mois de septembre, 2020 sera une année blanche". Aurélien Bozec envisage de fermer sa dernière salle, son dernier bébé à un million d’euros. Ses 30 salariés vont être mis en chômage partiel.les gens résilient ou suspendent leurs abonnements et il n'y a plus de réinscription, une grosse partie du public a peur.
Des salles qui tiennent grâce à leur trésorerie
"On tient avec la trésorerie, mais vu ce qu'on perd, si ça continue on va fermer". Pascal Glexzes est installé à Montpellier depuis 25 ans. Cette année son chiffre d’affaires est déjà divisé par deux, et en septembre c'est de nouveau la fermeture. "Pourquoi fermer ma salle alors que je n’ai pas eu un seul cas de Covid déclaré ?"La CCI de l'Hérault appelle à une concertation entre gouvernement et professionnels
La Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Hérault a écrit ce matin aux ministres de la Santé, de l’Intérieur et de l’Economie. Son président André Deljary appelle à une concertation entre gouvernement et professionnels.Plusieurs centaines, voir des milliers d'emplois sont en jeu alors même que des mesures moins drastiques ont été décidées pour des secteurs d'activité plus exposés à la pandémie.
Selon nos informations d’autres référés-liberté sont en préparation, ils devraient être déposés devant le tribunal administratif de Montpellier rapidement. Cette fermeture intervient en pleine période de réinscription. Période essentielle ou les salles de sport réalisent 40% de leur chiffre d’affaires annuel.