Selon l'épidémiologiste montpelliérain Mircéa Sofonéa, la 9e vague de Covid-19 est lancée. Les taux d'incidence dans le Gard et l'Hérault augmentent. Il appelle à la vigilance pour les fêtes de fin d'années.
Selon Santé Publique France, en cette fin de semaine, l’analyse des indicateurs virologiques est affectée par les mouvements de grève de certains laboratoires de biologie médicale privés.
Les données des laboratoires n'étant plus transmises sur SI-DEP, les bilans quotidiens sont moins fiables, ils se basent uniquement sur les données des tests antigéniques transmises par les pharmacies et par les tests des laboratoires ne participant pas au mouvement de grève.
Ce qui pose la question des moyens alloués à la recherche pour Mircéa Sofonéa, épidémiologiste et chercheur à l'Université de Montpellier.
"Nous n'avons plus les moyens de travailler en temps réel, ce n'est plus notre mission, nous n'avons plus de budget pour cela. Mais la 9e vague du variant BQ 1.1 est là. Il va falloir faire attention au moment des fêtes de fins d'année", déclare le chercheur.
Des chiffres à la hausse
L’ensemble des indicateurs virologiques et de recours aux soins montrent une reprise de la circulation du virus. Ainsi ce mercredi 23 novembre au niveau national, 49 188 personnes ont été contaminées en 24h, une hausse de 41% sur les sept derniers jours.
Le taux de positivité augmente, il est de 24,4% soit 14,4% sur une semaine. Par ailleurs, le nombre de personnes hospitalisées augmente sur une semaine, avec 4 356 hospitalisations sur les sept derniers jours, +7,1% en 7 jours.
Toutefois, le nombre de décès baisse avec 342 morts sur les sept derniers jours, soit -7%. De même, les actes SOS Médecins et les passages aux urgences étaient en hausse, tout comme les nouvelles admissions à l’hôpital et en soins critiques.
Taux d'incidence en augmentation
Le taux d'incidence par département est un indicateur à suivre de très près pour suivre l'évolution de l'épidémie. En effet, il permet d'estimer la part des personnes contaminées dans chaque département et il correspond au nombre de personnes testées positives au Coronavirus sur les sept derniers jours sur 100.000 habitants.
Au lundi 21 novembre 2022, dans l'Hérault, le taux d'incidence est en hausse avec 379,9 à Montpellier et dans le Gard avec 520,3 à Nîmes.
" Dans l'ex-Languedoc-Roussillon, nous avons une dynamique plus importante qu'au niveau national, notamment sur les admissions en soins critiques. Mais nous n'avons pas encore assez de recul pour l'expliquer. Il nous faut du temps et prendre en compte plusieurs facteurs", poursuit le spécialiste.
Attention à Noël !
Il y a un an, juste avant les fêtes de fin d 'années, le chercheur se positionnait dans un entretien sur notre site pour des mesures plus strictes. Au 21 novembre, seuls 6,1% des 60-79 ans et 7,9% des 80 ans et plus avaient reçu un rappel adapté au variant Omicron selon, Santé Publique France.
Aujourd'hui, Mircéa Sofonéa plaide toujours pour la vaccination, tout en s'interrogeant. "Avec le temps, la protection immunitaire du vaccin décline au bout de quatre à cinq mois et n'est pas forcement adaptée au nouveau variant. Le vaccin permet de diminuer l'intensité de la maladie et le nombre de personnes contaminées. Mais combien de vaccin ? Une fois par an ? Deux fois par an ? Je ne suis pas sûr que les Français soient prêts. On ne peut pas miser tout sur le vaccin. Mais à l'opposé, ce n'est pas possible non plus de vivre avec le virus, qui reste mortel", affine-t-il.
Et de conclure : "Les fêtes de fin d'années se jouent maintenant. Il faut continuer à se faire dépister régulièrement, porter le masque dans certains cas, aérer les pièces et faire attention les uns aux autres."