Depuis ce samedi minuit, les habitants de la métropole de Montpellier ne sont plus autorisés à circuler entre 21 heures et 6 heures. Si cette mesure a pour objectif de stopper l'évolution de l'épidémie, elle complique aussi la situation des plus précaires.
Le restaurant social de l'association Saint-Vincent-de-Paul à Montpellier vient en aide aux personnes en situation de précarité, et notamment aux SDF : elle leur permet de profiter d'un repas chaud et équilibré à moindre coût.
Mais alors que le couvre-feu vient de prendre effet ce samedi à minuit, la structure va devoir se réorganiser notamment pour le repas du soir.
"Intialement, les personnes partaient vers 20h45-50. Là, on va voir si on peut les faire venir plus tôt ou les inciter à finir plus tôt pour qu'ils puissent rejoindre leur lieu de couchage avant 21 heures", explique Solène Rochette, coordinatrice pour l'organisme.
"On va se faire emmerder par la maréchaussée !"
Mais justement, beaucoup de sans-abris ne possèdent pas aujourd'hui de solution d'hébergement, même temporaire. "Pour l'instant, j'ai trouvé un squat", confie l'un des bénéficiaires de l'association Saint-Vincent-de-Paul. "Je peux rester là tant que le propriétaire ne me dit pas de partir."Lors de l'annonce de l'instauration du couvre-feu dans plusieurs métropoles, le gouvernement n'a pas proposé de solution concrète pour les sans-abris. D'ailleurs, la plupart d'entre eux ne se sent même pas concernée par cette nouvelle mesure.
Nous en fait, on n'en a rien à foutre ! On sortira quand même. Mais bon... on va se faire emmerder par la maréchaussée !"
La Croix-Rouge demande des places d'hébergement supplémentaires
Malgré le couvre-feu, la Croix-Rouge héraultaise souhaite poursuivre les maraudes après 21 heures. Elle réclame aussi l'ouverture de places d'hébergement supplémentaires pour les personnes sans logement.La préfecture de l'Hérault devrait annoncer des mesures pour la prise en charge des personnes sans domicile fixe dans les prochains jours.La possibilité d'avancer la période hivernale et de commencer à ouvrir les sites d'accueil de nuit doit être étudiée. Il faudrait aussi envisager l'ouverture de centres d'hébergement d'urgence pour permettre aux SDF de se protéger, eux aussi, contre l'épidémie.