Rejetée par le tribunal administratif, le préfet de l'Hérault relance l'interdiction d'ouverture des salles de sport dans 31 communes de l'agglomération et au delà.
Si dans un premier temps le tribunal administratif avait tranché en faveur des gérants de trois salles de sport de Montpellier afin qu'elles puissent rester ouvertes, la préfecture a revu sa copie. Dans un communiqué, elle annonce avoir modifié l'arrêté pour la fermeture des salles de sport.
"Dans l’Hérault, la situation sanitaire reste très préoccupante avec une aggravation de celle-ci. Les dernières données confirment que la multiplication de nouvelles contaminations est majoritairement liée au non respect de la distanciation entre les personnes notamment lors de rassemblements privés et lors d’activités physiques (sport, danse…) associé à un relâchement des consignes sanitaires et des gestes barrières.
Modification du zonage
C’est la raison pour laquelle, à compter de samedi 10 octobre 2020, conformément à la déclinaison locale d’une mesure décidée au plan national, au regard de la géographie de la diffusion virale mais également de la décision du Tribunal Administratif suite au recours formé par les professionnels du secteur, le préfet a décidé de modifier le zonage de l’application de fermeture aux salles de sport, danse, fitness, gymnases… Par conséquent ces établissements implantés sur les 31 communes de la Métropole de Montpellier Méditerranée ainsi que celles de Lunel, La Grande-Motte, Montarnaud, Mauguio, Palavas, Saint-Aunès, SaintClément-de-Rivière, Saint-Gély-du-Fesc et Teyran, sont fermés.Montpellier Méditerranée Métropole (liste des 31 communes) : https://www.montpellier3m.fr/node/7
Les aides
Dans le cadre du Plan France Relance, le ministre de l’Economie a annoncé un renforcement du dispositif de soutien aux entreprises impactées par les nouvelles restrictions d’accueil au public. Désormais les salles de sport, mais aussi les fleuristes, blanchisseries, graphistes, arts de la table, culture, évènementiel etc., sont bénéficiaires de diverses mesures pour les aider à traverser cette crise : Le fonds de solidarité avec des aides allant de 1 500 à 10 000 €uros, le recours au chômage partiel, l’exonération de charges sociales des aides de trésorerie.Illogique
Pour Marvin Nauche, gérant de deux salles de sport Cross fit à Montpellier et à Catelnau-le-Lez, cet arrêté qui arrive en pleine période de rentrée est extrêmement problématiqueC’est le même constat pour tout le monde« S’ils avaient voulu nous faire plus de mal, ils n’auraient pas pu".
Le préfet devait revoir sa copie, il a fait jouer la montre.
« Les salles de sport ne sont pas des lieux de contamination. Nos adhérents de Montpellier vont d’entrainer aux frontières de l’Hérault, à Nîmes ou à Gigean….
On l’a mauvaise car les grands clubs de Montpellier ont joué le jeu on ne voulait pas de conflit, on voulait du dialogue. Là il n’y a plus de démocratie ni de justice. Pas de logique, on est pris en otage des politiques. Pourquoi sont-ils sourds aux scientifiques ? Le sport renforce les défenses immunitaires, aide à prévenir l’écomorbidité", ajoute Marvin Nauche.
La clé sous la porte
« C’est mathématique. Si nous n’avons pas de nouveaux adhérents partis depuis mars, on va perdre des emplois et mettre la clé sous la porte. 10 000 euros d’aides pour des salles qui font des chiffres d’affaires de 30 000 euros et plus, par mois c’est dérisoire….. Ce sont des aides intouchables, des miettes, de la poudre aux aux yeux car il faudrait que j’aie perdu au moins 70 % de mon chiffre d’affaires ».Le sport c’est la santé, on est en train de rattraper notre retard mondial par le sport, avec une activité physique régulière. Depuis mars on nous empêche de prendre soin de notre santé
Conseil d'Etat
L’Arrêté d’interdiction court jusqu’au 19 octobre"On va le respecter à la lettre mais on fera savoir au grand public, à quel point il est illogique", conclut Marvin Nauche.
La bataille judiciaire continuera également.
Le syndicat des salles de Sports France Active va saisir le Conseil d’Etat la semaine prochaine contre l’arrêté du préfet de l’Hérault.