"Nous avons 300 appels pour seulement deux ou trois biens en location", pourquoi trouver un logement est un casse-tête à Montpellier

La crise du logement frappe la France de plein fouet. Les taux d'intérêt flambent, le nombre de transactions chute. À l'achat ou à la location, de plus en plus de personnes ne sont plus en mesure de trouver un logement correspondant à leurs besoins. Montpellier et ses environs n’y échappent pas.

C'est un petit pavillon avec jardin dont rêvent nombre de jeunes couples. "C'est une maison qu'on a à la vente depuis le mois de juin, précise Christophe Sintes, le vice-président de la Fnaïm dans l'Hérault. On n'a pas eu énormément de visites cet été." Les propriétaires ne trouvent pas preneurs même en baissant le prix mais là encore pas d’acheteurs.

Chute des ventes de 40%

"Au mois de juin, elle a été mise à la vente 420 000 euros. Et là, au mois de septembre, elle est à 380 000 euros. Donc on a une baisse de 10%, ça a redynamisé un peu les visites. Mais ce n'est pas comme il y a un an où on avait énormément de demande pour visiter ces maisons-là."

Fini les années d’euphorie post-Covid. Depuis plusieurs mois, la courbe des ventes est en pleine dégringolade. Il y a bien des logements à la vente, mais peu d’acheteurs, ou alors des acheteurs au profil exceptionnel.

Les ventes ont chuté de 40%. Des maisons dont les prix restent élevés restent sur les bras des agents immobiliers. Avec la flambée des taux d’emprunt multipliés par quatre en quelques mois, le pouvoir d’achat des acquéreurs a baissé drastiquement. Et les professionnels se disent très inquiets pour leur avenir.

"Si les transactions se bloquent complètement, on sera obligés de tout réduire et de bloquer la communication, de se séparer d'une ou deux personnes, se désole Philippe Devier, le responsable des agences Devier immobilier à Saint-Génies-des Mourgues et à Montpellier. On le verra au moment voulu, on n'en est pas encore là. Mais il faudra l'envisager malgré tout."

Les biens à la vente sont inoccupés faute d’acquéreurs. Sur le marché locatif au contraire, c’est la saturation. Il n’y a même plus de renouvellement. À Montpellier et sa périphérie les rares deux-pièces ou studios disponibles en location sont pris d’assaut.

300 appels pour seulement trois biens en location

"Quasiment depuis début juillet, on a peu d'offres sur le marché, relate Grégory Choquet, le secrétaire Général de la Fnaïm. On peut clôturer une journée classique avec plus de 300 appels avec seulement deux ou trois biens en location."

La recherche de logement est devenue une source d’angoisse même auprès des personnes bénéficiant d’un bon revenu. Louna, intermittente du spectacle, en sait quelque chose. "Je vais vivre encore un mois sur le canapé chez des amis, avec mon chat. Mais je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir faire ça parce que je vis un peu sur la gentillesse des gens que je connais."

Je gagne plus que trois fois le montant du loyer. J'ai même des garants tout à fait crédibles qui gagnent bien plus que moi. Mais ça ne les intéresse même pas parce que je ne rentre pas dans les cases : je ne suis ni CDI, ni CDD, ni étudiante.

Louna, intermittente du spectacle

La crise est si violente qu’un marché de l’arnaque sur internet et a vu le jour. De fausses offres pour appâter les clients désespérés et leur dérober la caution. "T'as donné tous tes papiers, tes justificatifs de domicile, tes bulletins de salaire, ta carte d'identité, y compris ceux de tes garants à un inconnu qui ne te donne pas de numéro de téléphone, de document...", poursuit Louna.

Dernières victimes collatérales de la crise immobilières, le marché du neuf. Les réservations ont chuté de 45%, avec un effet sur l’emploi dans les métiers du bâtiment. Les professionnels et les particuliers attendent tous une réaction de l'État et des mesures efficaces pour débloquer la situation. À Montpellier et dans sa périphérie, se loger est devenu un véritable parcours du combattant. L’impact de la crise sur la vie quotidienne des candidats au logement est désormais préoccupant.

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