A Montpellier, vendredi 28 octobre 2022, la propriétaire de Felindra, une chatte de six ans, a eu la très désagréable surprise de découvrir que son animal avait reçu une balle dans la semaine. Elle a déposé plainte et la SPA a décidé de se porter partie civile.
Un nouvel acte de cruauté animale à Montpellier dans l'Hérault. Mardi 25 octobre 2022, Yasmina, une habitante du quartier des Grisettes, est partie dans les Hautes-Alpes pour y faire de l'escalade. Comme à son habitude, elle laisse des croquettes, de l'eau et un accès au jardin à sa chatte Felindra, âgée de six ans. "Elle et moi on est habituées à ces déplacements, je me suis dit que ça suffirait", retrace la Montpelliéraine.
En revenant le jeudi suivant, Yasmina croise une amie qui lui signale qu'un chat miaule très fort. La trentenaire ne reconnaît pas le cri de son chat, et ne s'inquiète pas plus. Une fois rentrée chez elle, elle s'étonne de ne pas voir sa chatte arriver immédiatement. "D'habitude quand je rentre elle court et me saute dessus, là rien", précise Yasmina. Elle aperçoit ensuite son animal dans une position craintive, avec une démarche bizarre. Elle découvre plus tard des traces de sang dans le jardin, et pense que Felindra a sans doute été mordue par un autre chat, puisqu'il y en a de nombreux dans le quartier.
Vendredi 28 octobre Yasmina amène la chatte de six ans chez son vétérinaire. A l'examen, il voit une plaie au niveau de la hanche "qui ne ressemble pas à une morsure", rapporte-t-elle. Après une radio, le verdict tombe : "On lui a tiré dessus avec une arme à feu." Choquée, la jeune femme s'effondre.
La chatte a de lourdes blessures : fracture du bassin, avec un "risque que la balle ait traversé le côlon" entraînant la possibilité d'une infection grave, comme une péritonite. Elle est immédiatement hospitalisée et mise sous antibiotiques, puis qu'elle souffre manifestement.
Ce lundi 31 octobre, Felindra va mieux, et va pouvoir rentrer chez elle dans l'après-midi. Mais "elle gardera des séquelles toute sa vie" tempère sa propriétaire. La balle n'a pas été récupérée, puisque "c'est trop risqué de l'enlever" d'après le vétérinaire. "C'est de la violence gratuite, par un petit con en soif d'existence et de puissance." Yasmina sait que sa chatte ne "va pas retrouver sa vie antérieure et certainement être apeurée un temps". Elle risque de boiter toute sa vie.
Plainte déposée samedi
Ecœurée et sur conseil du vétérinaire, sa propriétaire a porté plainte samedi. "J'ai été reçue par un policier adorable, qui m'a expliqué que c'était un délit qualifié et condamnable." Pour les forces de l'ordre pas de doute, "c'est volontaire". La trentenaire a demandé à ses voisines si elles avaient vu quelque chose d'inhabituel. L'une d'elle a entendu un coup de feu mardi vers 19 heures "plus fort que d'habitude" : "Le quartier de la Croix d'argent n'est pas loin, ces bruits ne nous sont pas inconnus."
Yasmina a aussi demandé une amie légiste de regarder les radio, qui confirme que c'est une balle provenant d'une arme à feu, et pas du plomb. La police confirme, "c'est probablement une petite arme à feu", dont il est difficile de connaître la provenance. Les forces de l'ordre ont prévenu Yasmina : il est probable que la plainte soit classée sans suite, faute d'éléments. La Montpelliéraine a tout de même été rassurée de voir "que les policiers prennent ça au sérieux".
La SPA se porte partie civile
Une situation, tristement, loin d'être inhabituelle. La propriétaire a contacté plusieurs associations de défense des animaux, notamment la SPA Montpellier Méditerranée Métropole. Sa directrice, Annie Benezech, n'est "pas très étonnée". "On a de plus en plus de signalements de coups de feu en ville", assure-t-elle. "C'est dramatique ce genre d'incident." Selon elle, "les chats sont les plus touchés par les actes de cruauté" animale en termes d'intensité : "Les gens veulent carrément les tuer."
La SPA a décidé de se porter civile dans cette affaire, en espérant "qu'elle ne reste pas lettre morte". L'association va signaler de son côté cette histoire à la police, afin d'appuyer la plainte de la propriétaire.
"C'est tout de même pas fréquent l'utilisation d'une arme à feu." Désormais, Yasmina l'avoue, elle a du mal à dormir. Selon elle, au-delà de son animal, c'est un problème bien plus profond : "Ça fait peur de se dire qu'il y a des personnes qui circulent avec des armes à feu", sans autorisation.
Pour rappel, la cruauté animale est un délit passible "de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende", selon l'article 521-1 du Code pénal.