Mardi dernier à Agde, dans l'Hérault, une commerçante a fait une découverte effarante : une chienne "baignant dans son sang". Soignée dans une clinique agathoise, l'animale nommée Rachel a de profondes blessures, assimilables à des plaies de grand brûlé. L'association "Jamais sans mon chien" appelle à la responsabilité de chacun.
Mardi 4 octobre au matin, une chienne "baignant dans son sang" a été trouvée par une particulière à Agde (Hérault). Cette dernière a immédiatement appelé les pompiers. L'animale, baptisée Rachel, a été emmenée dans une clinique agathoise, où les vétérinaires ont constaté ses profondes blessures, "des plaies assimilées à des plaies de grand brûlé", explique Valérie Michel, présidente de l'association Jamais sans mon chien, qui a rendue l'affaire publique. Selon les vétérinaires, la chienne a été traînée sur la route, "sur plusieurs centaines de mètres". Rachel est toujours à la clinique, pour au moins 15 jours encore selon l'association.
Traînée par un camion
Pour retrouver l'auteur de ces maltraitances, l'association a lancé un appel à témoignages sur sa page Facebook, promettant même une récompense. Finalement, les personnes ayant aidé "ont juste été révulsées" assure Valérie Michel à France 3 Occitanie, et pas attirées par l'appât du gain.
De nombreux habitants se sont mobilisés pour aider l'association, qui a pu retracer partiellement la piste du propriétaire. Le propriétaire juridique de Rachel serait actuellement en prison en Bretagne. Il a donné sa chienne à une personne partie faire la saison à Agde. Depuis, cette dernière est repartie en Bretagne. Non loin du drame, un fourgon immatriculé dans le Morbihan a été retrouvé, avec des traces de sang et un bout de corde. Selon l'association, l'autre partie de la corde était sur la chienne.
Plainte déposée le 7 octobre
Une plainte a été déposée par l'association le 7 octobre, confirme le commissariat d'Agde. "D'habitude, c'est un parcours du combattant pour porter plainte", retrace Valérie Michel. "Là, ça a été très fluide, puisqu'ils étaient eux-mêmes écœurés."
Prochaine étape, le déclenchement d'une procédure. "Le procureur doit décider si notre plainte a matière à enquête", explique la présidente, "et si les faits sont suffisamment graves pour que la personne qui avait la garde de la chienne soit interpellée".
70% des plaintes pour maltraitance animale classées sans suite
Valérie Michel a bon espoir que la justice passe, puisque l'affaire a fait "pas mal de bruit, et qu'Agde est un gros village". Mais elle reste prudente : "On ne peut pas en être sûr." En effet, selon les statistiques du ministère de la Justice, citée par l'association Stéphane Lamart, 70% des plaintes pour maltraitance animale sont classées sans suite. "On a des difficultés à être écouté par la justice", confirme l'association. "On passe loin derrière les autres."
Qui est au courant cautionne, et est complice.
Valérie Michel, présidente de l'association Jamais sans mon chienà France 3 Occitanie
Autre source d'inquiétude pour l'association Jamais sans mon chien, la condamnation. "Généralement, ceux qui sont condamnés n'écopent que d'amendes et de sursis." Valérie Michel insiste : "On cherche à sensibiliser les gens : qui est au courant cautionne, et est complice. Il ne faut pas hésiter à interpeller police et justice."
Trois ans de prison et 45 000 euros d'amende
La police d'Agde confirme que le propriétaire et la personne qui avait la garde du chien ont été identifiés, et qu'une enquête est en cours. Pour rappel, la cruauté animale est un délit passible "de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende", selon l'article 521-1 du Code pénal.
Et pour Rachel, après avoir été soignée, l'issue pourrait être très heureuse. Deux personnes souhaitent l'adopter : la commerçante qui l'a trouvée dans la rue, et l'un des pompiers qui l'a secourue.