DÉCOUVERTE. Ces trois coins de nature exceptionnels et jardins remarquables à visiter en ville

C'est bientôt la rentrée, alors pour prolonger le plaisir des vacances, on vous emmène dans 3 coins de nature en Occitanie, des jardins en ville, classés remarquables et qui sont, non seulement, de véritables havres de fraîcheur au cœur de nos cités, mais qui invitent au dépaysement, à la connaissance ou au voyage.

Encore une semaine avant la rentrée. Si les vacances tirent à leur fin pour certaines et certains d’entre nous, d’autres s’apprêtent à boucler leurs valises. Quoi qu’il en soit, l’été est toujours là, et il est encore temps d’en profiter.

Alors pour prolonger la sensation de dépaysement, voici une sélection de 3 coins de nature en Occitanie, tous classés jardins remarquables et qui peuvent être, non seulement, de véritables havres de fraîcheur en ville, mais qui invitent à l'évasion, à la connaissance ou au voyage.

Montpellier, le plus ancien jardin de France

Au Moyen-Âge, tandis que l’an 1220 voit poindre l’apparition des premières universités en France et en Europe, Montpellier, ville nouvelle, a le vent en poupe. Tout autour, la garrigue, écosystème propice au développement des plantes sauvages et médicinales, fait de la cité, un temple de biodiversité, avant de devenir un lieu de parfumerie et de pharmacie.

Un patrimoine exceptionnel et une des raisons qui fait que la ville abrite aujourd'hui la plus ancienne université de médecine du monde occidental encore en activité. De Rabelais, à Rondelet, Nostradamus, autant d'érudits sont passés par ses murs.

Montpellier durera tant qu'il y aura deux pins au sommet d'une tour !

Une des prophéties de Nostradamus (1503-1566) à propos de Montpellier

À la fin du règne d’Henri IV en 1593, la ville accueille le premier jardin botanique de France : il est le jardin royal, avant de devenir l’un des principaux centres de recherches et d’enseignement de botanique. 

Devenu le jardin des plantes, cet écrin de verdure et de biodiversité de 5 hectares situé au cœur de la ville, géré et financé par la faculté, continue aujourd’hui d’attirer les chercheurs du monde entier. 

Gratuit et très accueillant pour le public, il est un véritable havre de fraîcheur lorsqu’on vient, l’été, flâner à l’ombre de ses arbres ou se promener dans les allées ombragées du jardin anglais. Mais au-delà de cet aspect, il représente un puits de connaissances et de savoir qui nous ramène à l’histoire de ce patrimoine exceptionnel. 

Un jardin en héritage

À peine entrée dans ce jardin, d’un coup d’œil, la magie opère, je m'émerveille. Pierres, Cannas aux fleurs orangées en forme d'iris, arbres immenses, bambouseraie… Le jardin des plantes, classé aux monuments historiques et jardin remarquable, comprend plusieurs parties.

La première que l’on remarque est la partie historique, située au-dessus de la statue de Rabelais : "La montagne de Richer". Il s'agit du fondateur du jardin, Pierre Richer de Belleval, jeune médecin, qui, sous ordre du roi, a créé ce jardin pour développer la santé par les plantes médicinales. Il était passionné de botanique.  

Denis Nespoulous, jardinier et référent pédagogique raconte : "Il était précurseur en écologie. Il s’était attaché à placer les plantes en fonction de leur milieu naturel".

Il avait creusé un labyrinthe qui allait jusqu’à la rivière souterraine pour reconstituer un milieu aqueux afin d’y insérer des plantes de milieux humides. Il avait refaçonné un milieu.

Denis Nespoulous, jardinier et référent pédagogique du jardin des plantes

Lors de fouilles récentes, les restes de ce labyrinthe, qui cachait également les traces d’un village gaulois, ont été retrouvés. Il sera bientôt restauré.


Du même côté, se trouvent les deux plus vieux arbres du jardin : l’arbre de Judée et l’arbre filaire, un cousin de l’olivier. Exceptionnel par sa longévité, cet arbre comporte des cavités dans son écorce qui servent de boîtes aux lettres aux visiteurs :

Si, au début, les amoureux y glissaient des petits mots pour se donner rendez-vous, aujourd’hui, il est devenu un arbre à souhait ou à secrets.

Denis Nespoulous

Le public continue de laisser des messages dans ses cavités. Reste à savoir si leurs vœux sont exaucés ?

Un peu plus loin, en se promenant dans le jardin, planté en 1795, on aperçoit le Ginkgo Biloba. "Une espèce de relique que les botanistes ont découverte et propagée dans le monde" raconte le passionnant jardinier. Encore un arbre exceptionnel par sa longévité puisqu’il s’agit de la plus ancienne famille d’arbre connue qui existait déjà au temps des dinosaures puisqu’elle serait apparue il y a 250 millions d’années.

Cet arbre qui n’a aucun prédateur et résiste à la pollution est très planté en ville. Ses feuilles en forme d’éventail, dorées à l’automne, lui valent le surnom d’arbre aux 40 écus. Et comme la nature est bien faite, l’essence de ses feuilles est utilisée en pharmacie pour ralentir certains effets du vieillissement cérébral.

Dans l’arboretum, l’oranger des Indiens Osages d’Amérique du Nord dont le bois était utilisé pour fabriquer les canoës, le chêne à feuilles de châtaigner, vieux de plus de deux siècles, le pacanier connu pour ses fameuses noix de Pécan, sont tous aussi immenses et somptueux les uns que les autres. 

Plus loin, le bassin aux Lotus venus d’Egypte attire le public. Nombreux sont ceux qui prennent la pose devant les somptueuses et gigantesques fleurs roses.

Partout, dans le jardin, on peut observer des endroits où "la nature n’est pas tirée au cordeau" comme l’explique Denis Nespoulous, mais où le désordre révèle bien plus de trésors et d’harmonie que des lignes parfaites "le signe étant plutôt de se rapprocher de la nature".

Jardins du 18ème et 19ème, orangerie, serre aux plantes succulentes (visitable sur rendez-vous), ce jardin offre au public plusieurs aspects : cœur scientifique, historique, jardin botanique, plantes vivrières, médicinales. On passerait des heures dans ce lieu où se mêlent l’histoire, la science, l’art et la nature, pour le plus grand plaisir des visiteurs.

Le jardin est visible du mardi au dimanche de 12h à 20h de juin à septembre (12h à 18h d’octobre à mai). Si vous prenez le Tram (1 ou 4), descendez à l’arrêt "Albert 1er", ou le bus 6 et 7 (Peyrou – Arc de triomphe).

Le jardin japonais de Toulouse 

Dans plusieurs pays du monde et depuis des temps très anciens, le jardin est un art à part entière. Au Moyen-Orient, en Perse notamment, on le compare au paradis, dont l’existence remonte au 6ème siècle avant J.C.

Au Japon, il reste un endroit céleste, avec comme base spirituelle, le shintoïsme, une philosophie de vie japonaise, qui depuis deux millénaires, vénère la nature, les arbres et les ancêtres. L’autre pilier de la culture nipponne est le bouddhisme, très présent dans l’esprit des jardins japonais, véritables sanctuaires de sérénité. 

À Toulouse, au jardin Pierre Baudis dans le quartier de Compans-Cafarelli, un jardin Japonais a été créé en 1981, par l’ancien maire de la ville du même nom. Labellisé "jardin remarquable", cet espace naturel de 7000 m², s’inspire de ceux qui existaient à Kyoto, entre le 14ème et 16ème siècle. Ici, nature, art et spiritualité sont les maîtres mots.

Le Jardin japonais est un espace régi par des codes bien précis. Par exemple, les Torii, les portiques ou portes de passages, sont de véritables symboles. Elles permettent de passer du royaume des hommes au royaume des dieux. Et si l’on veut en sortir, il faut passer par le même portail pour retourner dans le monde réel.

Au jardin toulousain, de nombreux chemins de traverse invitent le promeneur à prendre le temps de changer de rythme et à se poser. Véritable invitation à la spiritualité et au repos, les éléments : l’eau, la terre, les pierres, les végétaux sont répartis de façon à créer un havre de verdure et de paix. Un lieu intime, propice à la méditation et à la contemplation. Pont japonais rouge, lanternes et pavillon de thé complètent le paysage.

Le jardin, ouvert tous les jours, est situé au 9 boulevard Lascrosses.

  • Il est ouvert de 8h à 20h jusqu'au 31 octobre mais il ferme à 18 heures à l'heure d'hiver.
  • Pour y aller en métro, vous devez prendre la ligne B : station Compans-Cafarelli.
  • En Bus : lignes 14, 15, 63, 70, Linéo 1

Les jardins secrets de Cahors 

À Cahors dans le Lot, au cœur du Quercy, les jardins en ville sont très présents et sont devenus un véritable art de vivre. Plus qu’une escale fraîcheur, ces havres de verdure ont été conçus de façon à découvrir le patrimoine de la capitale Quercynoise et ils portent bien leur nom, car suffit-il de les trouver ? 

L’idée est de déambuler dans les rues, de découvrir les jardins et en même temps le patrimoine exceptionnel de la ville. Le sens n’a pas réellement d’importance mais nous vous conseillons de passer au préalable à l’office de tourisme qui vous remettra un plan de la ville pour mieux vous repérer, car les jardins secrets sont parfois très bien cachés.

Aussi, pour mieux vous repérer sur le cheminement de cette découverte, le parcours est jalonné au sol, dans les rues pavées de la ville, de clous ornés de feuilles d’acanthe, symbole d'immortalité. Il suffit de suivre ces clous pour découvrir au fil de la journée, de la matinée ou de l'après-midi, les 21 jardins de la ville.

Un moment particulièrement dépaysant. Des lieux, des passages, des maisons à colombages, des placettes magnifiques que peut-être nous n’aurions pas vus, sans avoir suivi ce parcours.

L’ancienne place des épices par exemple, aujourd’hui, place Alain de Solminihac, est à voir absolument. Rue pavée, ombragée de ses arbres, maisons aux volets bleus, avec une petite fontaine en plein milieu (réalisée en 1992 par Jean-Luc Bertrand, un tailleur de pierre), sont autant d'élements qui lui donnent un charme incomparable.

Plus loin, sur le chemin, le jardin d’ivresse se trouve au pied de l’emblématique pont Valentré. Ici, les plantations de vignes font écho au vignoble du Cahors et à son cépage historique du Malbec. La vue est superbe, l’endroit carrément instagrammable.

Ailleurs, au fil d’une rue, le jardin mauresque. D’inspiration arabe, il est éblouissant de ses mille couleurs : du bleu, de l'orange, du rose, du vert. Posé au milieu des maisons en pierre, il se compose de trois petits patios fleuris.

De nombreux jardins sauf ceux qui se rapprochent de la rivière Lot, plus ouverts, font généralement référence au jardin médiéval ou verger clos. Source d’émerveillement et lieu d’intériorité de l’âme humaine, tous suscitent de l'émotion...esthétique.

Certains des jardins sont visitables, d’autres essentiellement observables comme le jardin de la sorcière et du dragon rue du Château du Roi.

Un tout petit jardin où l’on trouve des plantes liées à la sorcellerie, amibe noire dessinée au sol et tête de dragon sculptée dans le mur. "Le sabbat", arbre au milieu du jardin fait référence aux rendez-vous nocturnes des sorcières.

Les jardins du cloître de la cathédrale et le courtil des moines sont actuellement fermés pour travaux. 

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