Montpellier rejoint le dispositif "Angela" pour offrir des lieux de refuge aux victimes de harcèlement de rue. Plus de 70 commerces et établissements publics sont déjà impliqués dans cette initiative, qui vise à rendre la ville plus sûre pour les femmes.
Montpellier, première ville étudiante de France, a rejoint depuis peu le dispositif “Angela” qui vise à offrir un réseau de lieux sûrs et solidaires capables d’accueillir et de soutenir les victimes. Un autocollant en forme de cœur indigo signale les commerces partenaires. Elisabeth Talhouët, gérante de la boutique Paum’s 34 et commerçante référente pour le dispositif, explique son fonctionnement : "si une femme se présente au comptoir, je vais la mettre en sécurité immédiatement. En haut des escaliers, dans une réserve qui sera adaptée, je vais discuter avec elle. Je vais bien entendu fermer la porte et prévenir la police."
Un sondage Ipsos révèle que 75 % des femmes ont déjà été harcelées dans la rue. Les témoignages abondent.
ça m’est arrivé d’être suivie plusieurs fois. Je fais attention s’il n’y a pas des gens derrière moi, mais je ne suis jamais très sûre.
Une étudiante, à France 3 Occitanie.
Une autre habitante du centre-ville confie : "j’évite certains quartiers comme la gare où je pourrais être seule."
Actuellement, plus de 70 commerces et établissements publics participent au dispositif, tous formés par la ville. Mathieu Lattes, gérant de la boutique Finsbury et ancien gendarme, souligne son importance : "les personnes ne savent pas que ça existe, mais quand on leur dit, elles réagissent : ‘Ah, mais c’est génial, je ne savais pas !’ Naturellement, avant, les gens allaient dans les commerces, mais elles n’étaient pas accueillies comme ça."
La ville ne compte pas s’arrêter là. En plus des restaurants, bars et épiceries, des formations sont en cours pour inclure le personnel des parkings. L’objectif est de rendre ce dispositif incontournable pour garantir la sécurité de toutes et tous.
Écrit avec Flavie Rocher.