La société ECOSEC, basée à Montarnaud près de Montpellier, récupère vos urines pour les valoriser en les transformant en engrais naturel.
Considérée jusqu’ici comme un déchet, l’urine disparaît dans nos toilettes avec une grande quantité d’eau (potable) pour terminer sa course dans des stations d'épuration pour y être retraitée. L’urine contient de l’azote et du phosphore, nutriments essentiels à la croissance des plantes.
C’est à partir de ce constat que Benjamin Clouet a décidé il y a 6 ans de créer ECOSEC, société qui valorise nos déjections corporelles et fait de l’urine un excellent engrais naturel afin de répondre aux enjeux sanitaires et environnementaux auxquels nous allons être confrontés. "80 % de ce que rejette le corps humain dans l’urine sont des engrais bénéfiques à la végétation, et une ressource inépuisable, alors qu’ils polluent à l’inverse les milieux aquatiques" précise Benjamin Clouet. Et pour faire de l’or avec nos urines, c’est à Montarnaud, au nord de Montpellier, que sont conçues et fabriquées différentes sortes de Toilettes sèches.
On en trouve partout sauf à Montpellier
C’est ainsi que depuis 2014, ECOSEC conçoit des petits urinoirs de rue, des toilettes sèches d’habitations, des toilettes publiques et des conteneurs de festivals.
La société innove et se développe rapidement. Benjamin Clouet et ses 7 employés vendent leurs produits partout en France. On en trouve à Nantes, Bordeaux, Metz, Paris... Ils en ont placé dans le département des Pyrénées-Orientales, dans les Cévennes, et même au Bénin et en Suisse.
"C’est très triste, on faisait la totalité de notre chiffre d’affaire autre part qu’à Montpellier alors que nous sommes installés à côté" se désole Benjamin Clouet.On en trouve partout sauf à Montpellier. À nos débuts, nous étions en conflit ouvert avec Philippe Saurel, alors maire de la ville. Il nous avait dit qu’il nous prendrait des toilettes et ensuite, il nous a fait mariner pendant 3 ans, prétextant des petits détails à changer sur les modules. Finalement, il a installé 25 toilettes conventionnelles Decaux.
Fier d'avoir installé notre 2ème Parisette à Stalingrad sur la promenade urbaine. Des travailleurs en Insertion nettoient cette cabine à vélo 2 x/j.
— Ecosec (@EcosecFr) March 12, 2020
Urines séparées valorisées par un processus super innovant : @OrganicsToopi #recycletonpipi, @Paris, @leon_garaix, @PSV, @ecleepse pic.twitter.com/Rz42SfUhSj
“Il faut permettre aux utilisateurs de bien se sentir. Le concept est de rendre la toilette sèche agréable et attirante. Plus d’odeurs, plus de vues, un tapis roulant incliné sépare les urines des matières fécales“ indique Benjamin Clouet.
De l'urine dans les vignes
Un tiers de l'activité de la société est de travailler sur la valorisation de l’urine. Depuis deux ans, l’utilisation de l’urine est testée dans l’irrigation de chants de vignes.Cette expérimentation est réalisée dans les vignes du domaine de la Jasse à Combaillaux dans l'Hérault. L’urine y est déversée par un système de goutte-à-goutte. Ce protocole, coordonné par l’INRA, a pour but de tester l’impact du précieux liquide sur tous les éléments de l'environnement. D’après le patron d’ECOSEC, la finalisation de l’exploitation et les résultats sont attendus d’ici quelques semaines.
Le reportage de Florent Hertmann et Nicolas Chatail dans le vignoble de Combaillaux