Élections législatives 2024. "Nous pouvons gagner des circonscriptions" : le RN en conquérant, la gauche parle union, Renaissance et LR très discrets

À 20 jours du premier tour des Législatives et au lendemain des Européennes, les partis politiques sont en effervescence. La dissolution anticipée de l'Assemblée nationale a précipité les calendriers et surtout les stratégies. La campagne s'annonce courte avec à la clef la survie ou non, pour certaines formations politiques.

Toujours plus haut. Le Rassemblement national part à la bataille des législatives avec la confiance du vainqueur des européennes. Une dynamique est là depuis des années en Languedoc et en Roussillon avec des scores en hausse élection après élection.

33.69% pour la liste Bardella dimanche soir en Occitanie, loin devant le PS 15,5% et Renaissance 12,16%.

Le RN qui a déjà fait le plein de députés en 2022 dans l'Aude (3 sur 3) et les Pyrénées-Orientales (4 sur 4) veut désormais capitaliser et accroître son score dans le Gard mais surtout dans l'Hérault. Il vise 2 ou 3 circonscriptions "prenables".

Le RN veut conquérir de nouvelles circonscriptions

Fort des résultats des élections européennes de dimanche et de 13 députés élus en 2022 sur les 23 du Languedoc et du Roussillon, le RN voit plus grand pour le 7 juillet 2024. Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du RN, espère prendre des sièges à la majorité présidentielle et à LFI, dans toute l'Occitanie.

Dans le Gard, dans l'Hérault, en Ariège à Lavelanet, à Fronton, dans le Tarn-et-Garonne et peut-être dans le Gers, la ruralité est en effervescence. Des circonscriptions peuvent basculer. Nous y travaillons depuis des mois. Maintenant, il faut des alliances car Emmanuel Macron ne veut pas nous avantager, il est dans un état d'esprit pour nous mettre des peaux de bananes sous les pieds. Nous sommes lucides !

Louis Aliot, maire RN de Perpignan

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Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du RN, espère prendre des sièges à la majorité présidentielle et à LFI, dans toute l'Occitanie aux prochaines législatives. ©FTV

Montpellier, fief de gauche

Comme à Toulouse, à Montpellier, les électeurs ont plébiscité les listes de gauche avec près de 44% pour le duo LFI (24,18%) - PS (19,61%) et 53% si l'on ajoute le score des Ecologistes (9,18%).

Un particularisme régional, alors que le RN est en tête dans tous les départements d'Occitanie, qui réjouit le maire PS de Montpellier. Mais Michaël Delafosse se dit inquiet pour les législatives. Sur les neuf circonscriptions de l'Hérault, trois sont déjà RN et dans les autres, les duels pourraient être très serrés.

"La situation politique du pays est grave, très grave, la dissolution peut conduire au pire sur le plan économique, sociale, sur nos principes républicains avec une victoire de l’extrême droite. La dynamique de la campagne de Raphaël Glucksmann a tracé un cap et une méthode à gauche".

Le maire de Montpellier appelle logiquement au rassemblement à gauche, au premier tour, et à un "front républicain" au second tour.

Les circonstances politiques nous obligent à poursuivre un rassemblement plus large pour offrir une alternative, républicaine, sociale et écologique, intransigeante face à l’antisémitisme et au racisme. Tout doit maintenant être fait pour empêcher une victoire de l’extrême-droite dans un mois (...) Il faut limiter l’éparpillement à gauche en rassemblant au premier tour et assumer avec clarté le front républicain au second tour.

Michaël Delafosse, maire PS et président de Montpellier métropole

Vers une Nupes bis ?

Pour ces législatives, la gauche sait que sans union, comme en 2022 avec la Nupes, les élections sont risquées et des circonscriptions peuvent être perdues comme la 8e de l'Hérault, où la victoire s'est jouée à 0,60%, soit 458 voix face au RN. Idem, dans la 4e circonscription, 674 voix d'écart sur moins de 52.000 votants.

L'union n'est donc plus un choix mais une obligation politique pour les élus sortants et candidats de gauche.

Le peuple va devoir se prononcer sur sa vision de la France. J'appelle, les forces politiques de la Nupes, à être responsables et à la hauteur du moment. Il faut en 2024, comme en 2022, que la gauche soit en tête partout au premier tour le 30 juin, pour pouvoir se maintenir au second tour.

Nathalie Oziol, députée LFI sortante de la 2e circonscription de l'Hérault

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Les élus LFI appellent la gauche à se réunir pour la victoire comme en 2022. ©FTV

Même discours chez les Ecologistes de Montpellier. Mais pour s'entendre, il faut passer par-dessus les différences, les egos, les rivalités anciennes et les conflits locaux...

On travaille à cette union. L'heure est grave. Nous avons une responsabilité, nous devons être une alternative à l'extrême droite et à la macronie, après ce vote sanction. Donc, on doit s'unir avec des listes communes et un programme commun, comme en 2022.

Julia Mignacca, porte-parole des Ecologistes à Montpellier

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Les Ecologistes de Montpellier appellent au rassemblement à gauche. ©FTV

Renaissance, "il faut convaincre les électeurs"

Pour le parti présidentiel dans l'Hérault, les résultats de dimanche soir et la dissolution de l'Assemblée nationale, c'est un tsunami électoral.

"Ça n'a pas été une campagne de fond, on a ramené le débat au niveau local au lieu de la garder au niveau européen. On n'a pas su aller chercher nos électeurs. Il faut aller les chercher et les convaincre", explique Jérôme Toulzan, secrétaire général Renaissance 34.

Il y a 50% des gens qui n'ont pas voté, dont une bonne partie qui aurait pu, aurait dû voter pour nous. Donc, il faut leur parler. Ils attendent des mesures sur le pouvoir d'achat, l'immigration, sécurité, défense, écologie. Il faut parler sur ces sujets.

Laurent Cappelletti, Renaissance Hérault

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Pour le parti présidentiel dans l'Hérault, les résultats de dimanche soir et la dissolution de l'Assemblée nationale sont un tsunami électoral. ©FTV

Les candidats et les partis ont désormais quatre semaines à peine pour inverser ou conforter la tendance. Le 7 juillet à 20h, une nouvelle majorité sera élue pour 5 ans. À moins d'une nouvelle dissolution avant... 

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