Élections européennes 2024 : réactions des élus en Occitanie qui lancent déjà la campagne des législatives

L'Occitanie a huit représentants parmi les 81 députés européens élus dimanche. Cinq sont issus du Rassemblement national, deux de la liste PS - Place publique et une députée aux couleurs des Républicains. Passé le temps de la victoire, tous se mobilisent déjà pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.

Comme en 2019, le RN arrive en tête en Occitanie, mais la liste menée par Jordan Bardella progresse de près de 8 points. Le PS se classe deuxième en doublant son score, 15,5%, contre 7,59%, il y a 5 ans. Sur la troisième marche du podium, Renaissance. La majorité gouvernementale concède une place et perd presque 8 points. Les Écologistes, seconds en 2019 avec 13,2% dégringolent à la 7e place, derrière LFI (8,96%), Reconquête (5,54%) et LR (5,48%) avec 5,14%.

Parmi les 81 députés qui siégeront au Parlement européen, huit sont de la région Occitanie.

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Julien Sanchez - Vice-président RN et maire de Beaucaire

L'élu gardois, en position éligible sur la liste RN, l'a dit dès fin avril, il quittera ses fonctions de maire de Beaucaire au profit de Nelson Chaudon en juillet. Pour ce militant de la première heure, l'Europe est une mission. Et son élection, à 40 ans, un moyen de faire entendre la voix de la France.

"C'est une grande et belle victoire. Le RN sera à Strasbourg et Bruxelles, la première délégation en Europe en nombre de députés, 30 députés. Pour ma part, je serai au Parlement comme je suis depuis dix ans dans ma mairie de Beaucaire... au travail pour la France".

Mais avant même d'aller siéger à Bruxelles, il mènera la bataille des législatives, notamment derrière les candidats du Gard. Une bataille prévue depuis des mois.

Cette dissolution, c'est précipité. Emmanuel Macron a pris le délai minimal pour organiser des législatives. On a quelques jours pour faire imprimer les affiches et les bulletins de vote. Et il va falloir probablement déclarer les candidatures avant vendredi soir. Au RN, nous préparons cela depuis 6 mois. C'était notre "plan Matignon". Conséquence, il va y avoir beaucoup moins de candidats dans chaque circonscription qu'aux élections de 2022.

Julien Sanchez, député européen RN élu

"Nous aurons des candidats dans toutes les circonscriptions d'Occitanie, déjà tous les sortants. Dans le Gard, je crois que les six circonscriptions sont gagnables, le grand chelem est possible pour le RN, comme ce fut le cas dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales", ajoute-t-il.

Et un poste au gouvernement, en cas de victoire le 7 juillet 2024 ?

"Je suis au parti depuis 24 ans, élu depuis 14 ans et maire depuis dix ans. Si l'on juge que je peux être utile à un autre poste, je suis partant. Pour l'heure, je suis député européen. Mais on ne refuse pas de servir la France, si on vous le propose".

France Jamet - députée européenne RN sortante de l'Hérault

C'est une fidèle du FN et de la famille Le Pen. Son père, Alain Jamet, est d'ailleurs cofondateur du parti avec Jean-Marie Le Pen. Depuis 2014, elle est élue dans l'Hérault, à la mairie de Montpellier, à la Région, puis à Bruxelles.

À Bruxelles, je vais continuer à appuyer le groupe, comme je le fais depuis 2017. Cette fois, avec nos alliés en Europe, il faut viser des présidences de commission. Jusque-là, la droite LR et le PPE (ndlr : force politique principale du Parlement européen) ont fait un "cordon sanitaire" pour nous en évincer. Nous avons plus que jamais la possibilité de mener le combat pour le pacte immigration, la réindustrialisation, la souveraineté et la maîtrise des prix de l'énergie et le pacte vert.

France Jamet, députée européenne RN sortante

Heureuse à 63 ans d'être reconduite au Parlement européen, France Jamet sera présente dans l'Hérault pour soutenir les duos RN aux législatives.

"Je milite depuis 40 ans. J'ai toujours été investie dans les campagnes électorales. Cette fois, nous sommes une force d'alternance, populaire et positive. On se bat pour les Français, pour leur niveau de vie, pour les emplois et pour la France".

Sylvie Josserand - avocate et professeur à l'université de Nîmes

C'est une première pour cette juriste gardoise de 55 ans. Au Parlement, elle souhaite faire peser la voix de la France, dès son entrée en fonction.

Nous serons investis officiellement le 16 juillet. Mon mandat sera plutôt juridique, c'est mon domaine d'expertise. J'espère travailler sur l'élargissement de l'Europe, le changement des règles des institutions, les contrats européens ou encore la guerre en Ukraine. Tous les débats à Bruxelles ont une forte incidence sur le quotidien des Français donc tout est intéressant.

Sylvie Josserand, députée européenne RN

Pour les Législatives, juste avant son investiture comme eurodéputée, elle se battra pour conquérir les six circonscriptions du Gard, dont quatre sont déjà aux mains du RN.

"Je serai aux côtés des quatre candidats sortants du Gard pour la campagne des législatives. Ils ont un bilan à défendre. Ces élections anticipées, c'est un challenge, une bataille à mener pour le pays".

Julien Leonardelli -  secrétaire départemental du RN de Haute-Garonne nouveau député européen 

Pour l'élu de Haute-Garonne, ces résultats s'inscrivent dans un véritbale logique : "Les Français se sont saisis des élections européennes pour dire à Emmanuel Macron qu'il fallait changer les choses en France. Nous sommes surpris de cette annonce dès le soir des résultats de l'élection, mais nous sommes d'ores et déjà prêts à affronter cette nouvelle campagne.

Et ces élections législatives pourraient présenter des surprises. 

Il y aura des candidats du Rassemblement national dans toutes les circonscriptions de France, en Haute-Garonne, en Occitanie et partout en France. Après, il peut y avoir ici et là des accords locaux qui peuvent se nouer. Jordan Bardella et Marine Le Pen ont lancé un appel à l'union nationale autour du Rassemblement national. Dans les prochaines heures, tout cela va s'affiner."

Julien Leonardelli - Député européen - RN

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Valérie Rabault - députée PS  Tarn-et-Garonne

La députée socialiste du Tarn-et-Garonne s'avoue circonspecte face aux annonces surprises d'Emmanuel Macron : "Je ne pense pas que cette dissolution du Président de la République soit la meilleure solution car c'est improvisé. Nous n'avons aucun calendrier. Ce n'est sans doute pas organisé et cela intervient à une période, notamment celle des Jeux olympiques, où il faut qu'il y ait un gouvernement qui travaille. Ce qui est sûr, c'est que je suis pour que l'on donne la parole au peuple. Maintenant, il me semble que le côté improvisé du président de la République traduit une absence de maturité qui est inquiétante." 

Elle appelle au rassemblement pour les prochaines échéances : "Après, je reste sur une ligne que j'ai toujours défendue concernant la stratégie de la gauche : l'union de la gauche est une nécessité, comme Lionel Jospin l'a fait avec la gauche plurielle, mais elle doit se faire autour des valeurs qui sont les valeurs fondamentales de la République. C'est pour cela que je ne suis pas favorable à une coalition avec Jean-Luc Mélenchon. Mais au sein de LFI, il y a des personnes comme Clémentine Autain, François Ruffin qui portent un vrai message pour les Français, pour les quartiers populaires, pour cette lutte pour le pouvoir d'achat qui gangrène la vie de nombreux citoyens."

Il est possible, même si ce n'est pas facile, de créer une majorité alternative qui puisse répondre aux questions de la santé, du logement, de l'école, de la justice qui sont les vraies préoccupations de nos concitoyens et sont celles qui ont fait l'élection d'hier.

Valérie Rabault - députée Parti socialiste

François Piquemal - député de Haute-Garonne LFI

Pour le représentant de la France Insoumise en Haute-Garonne, le président de la République est à l'origine des résultats de ce week-end : "Nous ne nous attendions pas à cette décision de dissoudre à quelques jours des Jeux Olympiques. Après, il y a une certaine cohérence. La politique d'Emmanuel Macron est décriée depuis des années en termes d'injustice sociale, de compromission avec le Rassemblement national. Il a une lourde part de responsabilité. Emmanuel Macron est un pompier pyromane. Il a des logiques qui n'appartiennent qu'à lui-même, quitte à mettre en danger une grande partie de la population."

Le député de la Nupes clame lui aussi l'union. 

Jean-Luc Mélenchon, dans une bonne partie de la population, n'est pas un problème, c'est une solution. Jean-Luc Mélenchon a présenté son utilité par le passé et aujourd'hui encore.

François Piquemal - Député de la Haute-Garonne LFI

"Notre responsabilité, c'est d'être à la hauteur et de proposer une alternative au projet mortifère de la Macronie ou du Rassemblement national. Nous avons réussi en 2022 à trouver un projet réunissant la gauche avec un programme clair, qui est celui de la Nupes. C'est de cela dont il faut s'inspirer pour construire l'Union ou la Coalition de demain. Nous en sommes capables. Maintenant, tout le monde doit prendre ses responsabilités par rapport à la situation."

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