Parmi les 232 centres de vaccination ouverts en France contre le Mpox, 2 sont à Montpellier. Mais le CHU se veut rassurant. Le 14 août dernier, l'OMS a déclenché son plus haut niveau d'alerte en raison de l'épidémie de variole du singe sur le continent Africain. Une actualité qui a beaucoup fait réagir, et qui inquiète. Pourtant, rien ne sert de se précipiter. On vous explique pourquoi.
Selon l'Agence Régionale de la Santé, le virus Mpox est à l’origine d’une infection généralement associée aux voyages en Afrique de l'Ouest ou Centrale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché le 14 août 2024 une "Urgence de santé publique de portée internationale" face à la circulation active de cette maladie aussi appelée "variole du singe", en particulier son variant "clade 1" en Afrique Centrale. À ce jour, aucune contamination de ce type n’a été recensée en France.
Au CHU de Montpellier
Au CHU de Montpellier, nous avons rencontré un jeune Montpelliérain venu se faire vacciner contre le Mpox. Il veut se rassurer, alors que le virus est au centre de l’attention internationale.
En ce moment, il mute, il devient un peu dangereux. Ma vigilance augmente et je préfère me vacciner maintenant avant qu'il ne se passe quelque chose. Qu'au moins, je sois protégé.
Un jeune candidat au vaccin
Dans ce centre d’information et de dépistage, on vaccine une quinzaine de personnes par jour, contre une dizaine chaque mois en temps normal. Pourtant, les règles n’ont pas changé.
Profil particulier des vaccinés
"C'est toujours les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes et qui sont multipartenaires, des personnes qui reviennent de la région du Congo et qui auraient pu être mises en contact avec des personnes infectées, ou quelqu'un en France qui aurait été en contact avec une personne qui a eu la variole" détaille le docteur Cyril Perrollaz, médecin coordinateur du Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) de Montpellier.
Zéro cas du nouveau variant en France
Et si vous ne faites pas partie d’une de ces catégories, pas besoin de vous faire vacciner.
D’autant plus qu’en France, on compte seulement 107 cas de Mpox sur la première moitié de l’année, dont aucun du nouveau variant, contre 15000 en République démocratique du Congo, où la situation est grave.
Malgré tout, au CHU de Montpellier, les appels et venues de patients inquiets s’intensifient. Le docteur Charlotte Boullé, infectiologue, veut rassurer le grand public.
Je comprends qu'on puisse être inquiet et ce qui se passe en RDC est inquiétant, mais pour l’instant on en est très loin.
Dr Charlotte BoulléInfectiologue au Centre hospitalier universitaire de Montpellier
"Je regrette qu'il y ait une inquiétude dans la population générale, car personne n'a besoin de s'inquiéter dans cette période post-pandémie covid. Il faut essayer de garder la tête sur les épaules et ne pas paniquer" poursuit la spécialiste.
Pour elle, le cœur du sujet est plutôt en Afrique centrale, où l’accès aux soins et aux vaccins n’est pas du tout le même qu’en France.
À qui s'adresse la vaccination préventive ?
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la vaccination préventive des personnes les plus exposées au virus et les personnes identifiées comme contacts à risque :
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes Trans rapportant des partenaires sexuels multiples,
- les travailleurs-ses du sexe, les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle,
- les femmes partenaires occasionnelles ou partageant le même lieu de vie que des personnes citées ci-dessus.
La vaccination peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades.
Attention : la vaccination ne confère pas une protection immédiate, aussi il est important de continuer à éviter tout contact à risque avec une personne infectée par le virus Mpox ou suspectée de l’être.
Écrit avec Gilles Foeller et Yannick Le Teurnier.