Mpox, variole du singe : pourquoi le CHU de Montpellier est confiant face au retour du virus

Face au très probable retour du virus Mpox en France, le centre hospitalier universitaire (CHU) de Montpellier repense son organisation pour limiter les risques de contamination. Détecté en Suède le 15 août, le nouveau variant de cette maladie est plus virulent, mais son taux de mortalité devrait être presque nul dans les pays développés, selon les experts de santé.

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Expérience oblige : la France sait aujourd'hui préparer en amont les retours épidémiques qui menacent son territoire. Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Montpellier, les médecins sont déjà prêts à accueillir des patients infectés par le Mpox.

Un nouveau variant de ce virus, auparavant appelé "variole du singe", circule dans le bassin du Congo en Afrique depuis septembre 2023. En Europe, les évènements s'accélèrent depuis que la Suède a déclaré un premier cas de ce nouveau variant, le 15 août.

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Plus contagieuse et plus létale, cette nouvelle souche virale reste a priori davantage facile à endiguer. À Montpellier, les experts de santé nous donnent les réflexes à adopter, et plusieurs raisons de ne pas s'inquiéter.

Rappel des symptômes

Le Mpox (pour Monkeypox) est une zoonose, soit une maladie qui se transmet de l'animal à l'humain et vice versa. En 2022, son ancien variant s'est propagé de façon inhabituelle dans plus de 75 pays, selon l'Institut Pasteur.

La maladie se présente comme une forme atténuée de la variole humaine : elle occasionne de la fièvre et des courbatures dans un premier temps. Puis, dans un second temps, des éruptions cutanées qui atteignent principalement la paume des mains, la plante des pieds et les parties génitales.

Comme le virus se transmet par voie cutanée ou sexuelle, il est recommandé, en cas d'apparition de symptômes similaires, de limiter tout contact avec autrui et de se rendre à l'hôpital.

Consulter sans contaminer

Cependant, pas d'inquiétude : si vous vous rendez au CHU de Montpellier pour une autre raison, vos chances d'être infecté par un porteur du Mpox sont très faibles. Le centre hospitalier a en effet installé un box de consultation dédié aux cas suspects.

Directement ouvert sur l'extérieur, ce box permet aux patients symptomatiques de consulter un médecin sans entrer en contact avec d'autres. Pour y accéder, les médecins bénéficieront, eux aussi, d'une entrée dédiée, avec un sas de désinfection. 

Depuis l'épidémie de 2022, il est également possible de réaliser un test PCR et d'obtenir le résultat sur place. Il faudra en revanche attendre les résultats du Centre National de Référence (CNR) de proximité pour connaître le variant concerné.

Risques de contagion et de formes graves limités

Selon l'infectiologue au CHU de Montpellier Charlotte Boulé, il reste plus facile de limiter les contaminations au Mpox, dans la mesure où le virus se transmet par voie cutanée et non par voie aérienne, comme le Covid. 

Dans les pays en développement où il sévit déjà, le nouveau variant du Mpox est certes plus mortel que l'ancien. Mais les chances de voir apparaître des formes graves et des décès restent limitées en France. 

Avec le système de santé dont on dispose ici, on peut s'attendre à un taux de mortalité quasi nul.

Charlotte Boulé, infectiologue au CHU de Montpellier

Des professionnels préparés

Dès vendredi, au lendemain de la détection d'un premier cas du nouveau variant du Mpox en Europe, le premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a annoncé le placement du système de santé "en état de vigilance maximale" dans une publication X.

Le CHU de Montpellier répond présent. Des réunions entre les services d'infectiologie, les urgences et les laboratoires sont déjà prévues pour la rentrée, ainsi qu'une conférence à destination des professionnels de santé et des associations de patients, précise enfin Charlotte Boulé.

Des vaccins disponibles et a priori efficaces

En 2022, le vaccin contre la variole s'est montré efficace contre l'ancien variant du virus Mpox. "On a de très forts arguments pour penser qu'il va protéger aussi efficacement contre le variant qui vient d'émerger", complétait Brigitte Autran, la présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars), sur France Inter, samedi.

Le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic, seul fabricant du vaccin homologué en Europe, s'est dit prêt à produire le nombre de doses nécessaires. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), seules les personnes à risque d'exposition doivent être envisagées pour la vaccination.

D'après Santé Publique France, cela concerne : les hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes, les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs et les travailleuses du sexe, et enfin les professionnels de santé exposés. 

Écrit avec Auriane Duffaud et Nicolas Chatail.

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